La charrue, les bœufs et les moulins

Le dernier conseil municipal de Saint-Pierre Quiberon a fait couler de l’encre virtuelle. Les sujets traités restent toutefois des sujets récurrents à savoir : la construction de logements sociaux dans le centre bourg, la nouvelle mairie que d’aucun voit déjà « à clochetons dorés » et l’absence de terrains communaux pouvant accueillir de nouvelles activités. Vu de l’écran de mon PC que cela m’inspire-t-il ? Qu’une fois de plus les problèmes ne sont pas là où ils sont annoncés.
Pourquoi ?

Tout simplement parce que les décisions liées aux sujets évoqués à l’instant ne sont pas prises dans le cadre d’une stratégie globale de développement de la commune. Stratégie de développement qui doit répondre à un objectif tout simple à formuler : « Quel doit être le visage de Saint-Pierre Quiberon en 2020 ? en 2026 ? »
Pour se faire, il faut d’abord et avant tout repenser le rôle de la puissance municipale en la réorientant sur la création de richesses qui reste l’alpha et l’oméga d’un développement communal serein, harmonieux, efficace, au service de tous et prioritairement au service de ceux qui en ont le plus besoin.
- Parce que les subventions de l’état sont et seront de plus en plus chiches,
- Parce que le recours à l’impôt systématique ne peut plus être, ne doit plus être, dans notre pays un moyen de financer des projets mal conçus et mal maitrisés.
- Parce qu’être financièrement indépendant, c’est être respecté.
- Parce que le bien vivre ensemble, c’est d’abord dans sa ville que cela se pratique.
Si ce postulat, la création de richesses, a du sens, alors, les projets actuels, n’en ont plus ou pas.
Le logement social en centre ville.
Le droit au logement est un droit fondamental. La mixité sociale bien comprise est un facteur d’enrichissement humain. Ceci étant posé, la construction de logements sociaux dans le bloc « Pirion » est une ineptie financière. La recherche de création de richesse aurait voulu que cet espace qui défigure la ville depuis des années soit vendu à un promoteur pour y construire des logements de standing.
J’entends déjà les critiques hurlant que par là même, telle la poussière sous le tapis, je veux repousser « les pauvres » hors de la ville. Restons sérieux. Qu’est-ce que veut dire être « hors de la ville dans une commune comme Saint-Pierre Quiberon ? Loin du métro ? Loin du RER ? Loin des ( quelques ) zones d’activités ?
L’argent ainsi récupéré directement aurait pu ensuite être injecté, par exemple, dans un programme de constructions sociales situé sur un terrain d’une valeur moindre mais avec des équipements et des niveaux de finition bien entendu dignes d'un habitat moderne.
Les habitants du nouveau programme du Centre Bourg auraient généré des retombées financières directes et indirectes ( impôts, consommation dans les commerces locaux, etc…) alimentant le processus vertueux de la création de richesse PUIS sa redistribution partielle ou totale.
Simple bon sens : privilégier la ressource vraie ( donc pas la subvention qui n'est qu'un impôt soporifique ) puis ensuite l’affecter.
Un dernier point sur ce sujet… Beaucoup de mairies utilisent les « logements dits sociaux » comme un troc de faveurs vis-à-vis de certains administrés. Bien entendu, dans le cas de notre commune, de telles pratiques ne sont pas envisageables où que ces logements soient bâtis.

La mairie.
Faut-il en construire une nouvelle et si oui que faire de l’ancien bâtiment ? Vaut-il mieux rénover l’ancienne ? D’ailleurs existe-t-il quelque part un document sérieux qui compare financièrement les deux options ?
Un fait demeure certain. Construire une mairie n’a jamais rapporté le moindre copeck. En respectant l’objectif de création de richesse, il est évident que construire une mairie ne relève pas d’une priorité.
Le manque de terrain.
Puisque la commune ne dispose pas de terrains pour accueillir des activités pourquoi sacrifier le terrain du Celtic pour une affectation non productive ?
Faut-il construire une « maison de repos temporaire » comme le propose l’opposition ? Peut être… Peut être pas. En tout cas, il faut y accueillir un projet créateur de valeur. La maison de repos pourrait être une réponse sous réserve que cet établissement soit :
- Plus porteur qu’un autre projet. Par porteur, il faut comprendre, plus créateur d’emplois privés qualifiés.
- Cogéré dans le cadre d’une structure public-privée gage d’équilibre entre services aux résidants et efficacité. Ceci suppose des élus siégeant au conseil d’administration de cette organisation avec un éventuel droit de veto.
- Et surtout, surtout intégré dans un schéma de développement global et cohérent.
Le manque de terrains devrait conduire à se poser la question de l’optimisation des terrains communaux existants. Quid par exemple de la valorisation du terrain de camping de Kerhostin ? Doté d’installations sommaires, ouvert seulement quelques semaines dans l’année, n’y-a-t-il pas là un potentiel sous utilisé ? Pour y déployer quel projet… Tout simplement un projet à définir en harmonie ( donc pas un « moulin » ) avec l’objectif arrêté pour 2020… Eh oui tout se tient… ou pourrait se tenir !
Et que l’on ne m’oppose pas la Loi Littoral qui est une loi caoutchouc que l’on peut tordre pratiquement à la demande… Quant à l’aspect esthétique, il ne serait probablement pas trop difficile de faire plus agréable à l’œil qu’un terrain vide durant les trois-quart de l'année et mité en saison par des caravanes ventouses.


Ainsi pour rester dans le domaine de l’image rurale parfois utilisée ici ou ailleurs pour soutenir tel ou tel discours, il suffirait tout simplement de mettre la charrue derrière les bœufs…et de laisser les moulins vivre leur vie dans les romans de Cervantés.