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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

mardi 20 mai 2008

La chaise sera vide...

Lettre, du collectif d'associations, signée par André Berthou
Suite à la lettre adressée aux associations courant avril, le collectif a décidé, lors de sa dernière réunion à Gâvres (
compte rendu), de répondre collectivement en adressant un courrier au PDG de Lafarge.

"Monsieur le président directeur général
Sous la signature du directeur du projet Sud-Lorient, M. COLLONGE, une lettre a été adressée à l’ensemble des associations qui constituent le collectif dénommé « le Peuple des dunes », dans le but « d’échanger » sur le projet d’extraction de sable marins dans la baie d’Etel.Lors d’une réunion tenue le 9 mai 2008, l’ensemble des présents ont exprimé, à l’unanimité, le souhait qu’une réponse collective soit apportée à cette initiative, dénoncée comme une tentative de diviser l’esprit de solidarité qui caractérise notre mouvement et qu’aucune action de communication menée par le groupe que vous présidez ne pourra entamer.L’interrogation centrale posée par votre collaborateur ne laisse pas d’étonner dans la mesure où de multiples argumentations avancées par le Peuple des dunes y ont déjà apporté réponse. S’agit-il donc de fausse naïveté ou d’une tentative de manipulation ouverte dans cette question ainsi posée : « Peut-on extraire des sables au large sans compromettre les équilibres biologiques et notamment ceux qui font vivre les pêcheurs et conchyliculteurs, ni interagir avec le littoral ? » Et quelle est donc votre conception du « large », quand chacun sait que l’extraction projetée se ferait tout près des côtes ? Une réponse, aux questions posées par votre collaborateur, a déjà été donnée lors de la réunion du comité des pêches Lorient/Etel du 21 juin 2007 ainsi que lors de la campagne de pêche effectuée le 2 octobre 2007 à bord du Gildany II, chalutier lorientais, en compagnie de deux scientifiques des « Astérie », de M. LENA, ancien patron pêcheur et d’un caméraman de la société Lafarge. La très grande richesse halieutique de cette zone a été démontrée sans la moindre ambiguïté.Et que dire de l’opposition manifestée par les communes du littoral lors de délibérations de leur conseil municipal ? Que dire des 20 000 signatures de la pétition lancée contre votre projet? Que dire enfin des arguments scientifiques avancés en toute rigueur et qui dénoncent deux des contrevérités qui constituent l’assise même de votre obstination à poursuivre la recherche de vos intérêts au détriment de l’équilibre biologique et environnemental de cette région, c'est-à-dire l’affirmation qu’une barrière rocheuse protectrice empêcherait les mouvements de sable entre le cordon dunaire et la zone d’extraction et l’idée que le mouvement des vagues n’aurait pas d’effet en dessous de 15 mètres de profondeur ?La récente catastrophe qui a affecté toute la zone, le 10 mars dernier, et plus particulièrement la commune de Gâvres, dément avec fracas votre argumentation. Votre projet d’extraction de grande envergure, en diminuant les capacités de transit sableux sur le littoral, renforcerait les risques de submersion marine, dans un système où les équilibres naturels sont eux-mêmes fragiles.Et pourtant, faisant fi de toutes ces souffrances pourtant lourdement subies par la population, vous avez déclaré, le 2 avril dernier, dans le journal Libération : « On est déterminé à faire tout ce qu’on peut pour le mener à bien. ».Jusqu’à quand, monsieur le président directeur général, pourrez-vous faire le grand écart entre des déclarations claironnées, la main sur le cœur, sur votre attachement sans faille à préserver le développement durable du monde et cet acharnement sans frein à faire passer vos intérêts à court terme dans une région de France qu’il vous importe peu de mettre durablement à mal, en dépit de toutes les mises en garde des élus et de la société civile ? Dix années de bénéfice de votre groupe ne suffiraient pourtant pas à indemniser tous les Morbihannais des conséquences prévisibles de cette extraction de sables marins.Une rencontre, dans ces conditions, avec votre collaborateur auquel nous adressons copie de la présente, et qui ne viserait qu’à promouvoir votre campagne de communication, n’a donc pas de sens et nous la refusons collectivement. Veuillez agréer, monsieur le président directeur général, l’expression de notre vigilante détermination.
André BERTHOU
Pilote du collectif "le Peuple des Dunes"

Je suis bien évidement solidaire. Je reste toutefois convaincu qu'en matière de stratégie de communication, cette position est une erreur que Lafarge ne manquera pas d'exploiter. J'espère que l'avenir me donnera tord...

3 commentaires:

Bruno a dit…

Pierre, si sur le fond je suis en accord avec toi sur le fait qu'il vaut mieux accepter une invitation, dans le cas présent après avoir bien relu la lettre de Lafarge aux associations, j'ai un sérieux doute.


La lettre était un moyen choisi pour éviter le collectif, donc le refus n'est pas celui du Peuple des Dunes, mais celui des présidents d'association qui n'ont pas répondu. La réponse collective est une information sur les pratiques d'un salarié à son PDG, c'est a lui de prendre position pour ou contre son responsable local.

Ici Radio Kerhostin a dit…

Bien reçu Bruno. Sans être parano, tu ne m'empêcheras pas de penser que si le PDG d'une multi nationale s'implique jusqu'à recevoir des présidents de "petites assos locales" c'est qu'il est parfaitement au courant de toute la stratégie de sa boîte sur ce dossier. D'autant que le collaborateur en question qui a été embauché pour que "l'affaire se fasse" doit lui rapporter tous ses petits en grands succès très régumièrement et le petit doigt sur la couture du pantalon...
Mais la encore, j'espère me tromper...

Bruno a dit…

Pierre, sauf erreur, l'invitation aux présidents d'associations (j'en ai reçu une) n'est pas une invitation pour une rencontre avec le pdg, mais bien uniquement avec Collonge