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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

jeudi 20 juin 2013

Du rififi à l’Assemblée Nationale.


Rude mercredi et nuit agitée hier pour nos députés qui planchaient sur le projet de « Loi Transparence ». Transparence qui divise et la droite et la gauche preuve, s’il en faut, que cette volonté d’éclaircissement n’est pas un marqueur politique traditionnel. Finalement, il y aura du bon et du moins bon dans ce projet de loi.
Le bon : c’est l’intégration de l’amendement dit « Sarkozy » qui interdit aux membres du Conseil Constitutionnel toute activité professionnelle parallèle, qu'elle soit rétribuée ou non. Il me semble effectivement logique et normal qu’un ancien Président de la République qui arrondit ses fins de mois en « faisant des ménages » pour le compte de groupes financiers mondiaux ou pour celui de « pays amis » ne puisse pas se prononcer sur la constitutionnalité d’une loi. Il y a là conflit d’intérêt potentiel au plus haut niveau de notre société. Fort logiquement aussi, les députés ont voté également un article, issu d'un amendement adopté en commission, qui interdit aux membres du Conseil Constitutionnel la profession d'avocat.
Le moins bon : la proposition (émise par EELV) visant à imposer la publicité de l'usage de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) des parlementaires a été rejetée. Mon député, Philippe Le Ray doit s'en réjouir j'imagine (lire ou relire : La transparence c'est d'abord (ou aussi) ça.) 
L'Assemblée Nationale a aussi refusé de justesse, à main levée (comme dans les « meetings entre camarades »), que des élus condamnés pour corruption soient frappés d'une peine définitive d'inéligibilité, comme le souhaitait le gouvernement, et s'en est tenu à une inéligibilité de dix ans. 
Ce que je trouve le plus enthousiasmant reste à suivre. C’est l’appel de ces dix députés (UMP, PS, EELV) dans le Nouvel Obs demandant la fin du cumul des mandats, la publication des augmentations de patrimoine, la suppression du régime spécial des retraites parlementaires, etc… (lien vers l'article)
Quoi qu’en dise, au hasard, Claude BartoloneJe commence à en avoir ras le bol de ces députés qui se font une réputation sur le dos des autres ! ») il n’y a aucune raison, mais vraiment aucune, que dans une période de difficulté, la République ne demande pas des efforts à ses élus et exigent d’eux plus d’équité. Remarquez, il sait de quoi il parle, le Président de l'Assemblée Nationale (lire ou relire : c'est un peu court monsieur Bartolone ! )
La palme d’or des déclarations outrées sur ce sujet revient toutefois au très emblématique président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob qui estime au contraire « … qu'il ne faut pas changer ce régime de retraite. Parlementaire, ce n'est pas un métier ». Déclaration prononcée devant l'Association des journalistes parlementaires.

Une question, voire deux me taraudent soudain l’esprit. Si, dans notre pays, être une femme ou un homme politique n’est pas un métier, c’est quoi alors ? Et si, ce n’est pas un métier, dans ce cas, pourquoi l’exercice de cette « occupation » ouvre-t-il un droit à une retraite si avantageuse ?

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