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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

mardi 7 mai 2013

Vendre au son du violon.


«Vendre au son du violon et acheter au son du canon ». Cette phrase, j’ai du l’entendre pour la première fois au début des années 80 quand, quittant la filiale crédits à la consommation du groupe Paribas, je rejoignais une autre société de ce groupe qui œuvrait dans les produits d’épargne et de capitalisation.
Pour les non initiés, que veut dire cette expression ? Tout simplement que sur les marchés financiers il faut se porter acquéreur quand ils baissent et vendre quand il sont orientés à la hausse. En gros, avoir les nerfs assez solides pour jouer contre la tendance de Monsieur Lémarché partant du principe que c’est quand  tout va mal que les meilleures affaires se font. Inversement, quand tout va bien, il est souvent temps de vendre et de matérialiser ses plus-values. Bref, ne pas être un mouton de Panurge.
C’est pourquoi, quand j’ai entendu les déclarations de notre Premier Ministre : «Nous envisageons que, dans un certain nombre d’entreprises publiques où le taux de participation de l’Etat est très important, nous puissions dégager une partie pour financer de l’investissement» j’ai tout de suite pensé qu’il avait tort.  Non pas de vendre, mais de vendre maintenant. Ce n’est pas le moment. Les valeurs financières des entreprises concernées par une vente éventuelle ne reflètent pas les valeurs réelles de ces sociétés.
Un exemple. Jamais depuis cinq ans le cours de l’action EDF n’a été aussi bas. En vendant maintenant, c’est des fonds de pension qataris ou  autres qui feront une bonne affaire. Pas la France.
« Dans certaines entreprises, on a par exemple 36% de participation. On peut passer à 33%, qu’est-ce que ça change ?», a dit mi-avril Arnaud Montebourg, le Ministre du Redressement productif. « Qu’est-ce que ça change ? »… Mais tout simplement le montant encaissé mon ami ! D'ailleurs, monsieur le Ministre, entre EDF et Dailymotion quelle est l'entreprise qui a la plus grande valeur d'usage pour la nation ?
A la décharge de ces apprentis boursiers, ils ne sont pas les premiers à bazarder les actifs de la République pour deux sous. Nicolas Sarkozy, Ministre des Finances avait vendu des tonnes d’or en son temps alors que les cours étaient aux plus bas et que finalement rien ne nous y obligeait. Un an après la vente, les cours flambaient… Coût de l’opération : un petit milliard de moins values…
Alors que la France emprunte depuis quelques semaines à taux négatif, pourquoi ne pas emprunter un peu plus au point où nous en sommes pour financer les investissements dits d’avenir et préserver les quelques bijoux de famille encore en notre possession ? Il sera temps de les vendre quand les circonstances nous seront plus favorables. 



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