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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

jeudi 23 mai 2013

Le courrier des lecteurs d’IRK.


Surprise ! Ce matin dans ma boite aux lettres, j’ai reçu… un courrier d’un de mes lecteurs ! Avant d’aller plus loin et de lui répondre, je tiens sincèrement à le remercier de la lecture de ce blog mais aussi et surtout d’avoir fait l’effort de me répondre. Merci à lui donc.
Sa lettre était une réponse à mon billet du 15 mai intitulé :Saint-Pierre Quiberon : ville ni-ni. J’ai recopié fidèlement sa missive dans la zone commentaire de ce post et j’engage les autres lecteurs à prendre connaissance de ce courrier avant de lire ce qui suit.

Loin de moi le fait de me plaindre du calme qui règne dans notre commune mais oui, cher monsieur, notre commune s’enfonce dans une léthargie mortifère. Bien entendu l’accroissement du nombre d’habitants n’est pas une fin en soi ni une absolue certitude de mieux vivre.  Mais sa stagnation nous expose inévitablement aux coupes sombres que l’État, en manque d’argent, infligera à notre collectivité. La fermeture du bureau de Poste (dont certains ailleurs semblent enfin s’inquiéter et donnent à penser qu’elle n’est pas inéluctable) n’est plus qu’une question de mois. La réduction du nombre de classes élémentaires est déjà effective et pourquoi ne pas imaginer que certaines tâches administratives remplies aujourd’hui par du personnel communal ne soient pas demain regroupées avec celles d’une autre mairie voire accessible uniquement par internet ?
Quel commerçant, quel artisan viendra s’installer dans une ville dont le potentiel de développement est figé ?  Quel commerçant, quel artisan, quel entrepreneur investira à Saint-Pierre Quiberon en ayant des doutes quant à la possibilité de revendre un jour son affaire et  jouir ensuite du fruit de son labeur ?
Voila pourquoi cette léthargie est mortifère. Non pas pour « l’entité commune », qui, à l’inverse d’une entreprise ne peut pas totalement disparaitre mais mortifère pour ses habitants qui demain devront prendre leur voiture (pour les plus chanceux, les plus valides) pour se rendre au mieux à Quiberon ou à Plouharnel pour des actes de la vie courantes qui sont encore actuellement possibles à Saint-Pierre Quiberon.
Dans un autre registre, je ne reproche pas aux édiles actuels et passés de ne pas avoir poussé la vocation balnéaire de la commune. Je constate seulement et je reproche qu’aucun cap n’ait été choisi pour assoir le développement communal. Ni celui-là (à priori le plus évident et le plus facile) ni un autre d’ailleurs.
Être un élu suppose, de mon point de vue, d’avoir une ambition (au sens noble du terme) pour sa commune fut-elle une ville de moins de 2 500 âmes. Car sinon, un DGS (Directeur Général des Services) et quelques employés, supervisés par un Préfet et un Comptable du Trésor suffiraient à la gestion rigoureuse d’un budget aussi faible que celui d’une ville comme la notre. La valeur ajoutée de l'élu, la seule peut être, réside dans sa capacité de projection et d'entrainement. Ce que nos amis anglo-saxons qui sont en train de coloniser nos facultés appellent le leadership.
Pour finir et objecter aux mannes de Pascal et à celles de l’amiral de Villeneuve que vous invoquez dans votre courrier, je répondrai simplement.
Dans un monde hélas de plus en plus complexe et difficile, ne faire aucun choix me semble dangereux car, comme l’a écrit Cervantès : « L'indécis laisse geler sa soupe de l'assiette à la bouche. ». Quant à Simone de Beauvoir elle nous a dit « Le présent n'est pas un passé en puissance, il est le moment du choix et de l'action. »
Avec toute ma respectueuse considération.

1 commentaire:

Ici Radio Kerhostin a dit…

Copie de la lettre reçue ce matin.

N’ayant pas vraiment maitrisé la procédure de saisie de commentaire sur votre blog, nous avons recours à ce petit mémo. Merci de bien vouloir nous en excuser.
Vous parlez de « léthargie mortifère » : nous ne pensons pas que le calme qui règne dans notre paisible commune ait généré une mortalité supérieure à celle de communes comparables, mais il est vrai, nous n’avons pas les chiffres.
Plus loin, vous indiquez, semble-t-il en vous en désolant, que le « le nombre d’habitants stagne » ; Est-ce bien ce que vous avez voulu dire ? Vous ne trouverez pas un habitant, un électeur, qui souhaite que la population de la commune augment. Il n’est pas établi que le nombre d’habitants soit un indicateur de réussite, pire, il est plutôt admis que le nombre de problèmes augment plus souvent avec le nombre d’habitant et ce partout dans le monde.

Nous sommes d’accord avec votre analyse que la « vocation balnéaire » de la commune n’a jamais été assumée de bon cœur par nos édiles ; Il y a des raisons à cela. Nous pouvons vous les présenter.
Enfin vous parler de « l’essence de l’engagement politique » ; Ce que vous dites est vrai pour une grande ville, un département, une région un état. Au niveau d’une petite commune, bien gérer efficacement un budget modeste serait déjà un job à plein temps, un objectif plus que louable pour ne pas dire raisonnable et une garantie plus élevée de résultats.
A ce propose, vous mentionnez, nous vous citons là aussi « la création de valeur » et les « choix stratégiques de développement » ; Nous souhaiterions vous soumettre deux enseignements que nous ont laissés nos anciens ;
Le premier, nous le devons à Pascal :
Bien des malheurs du monde viennes d’une seule chose : ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre.
Nous admettons que c’est un peu réducteur ;
Le seconde aurait pu changer le cours du premier empire et nous le devons à l’amiral de Villeneuve :
En évoquant sa défaite à Trafalgar, Villeneuve avoue « j’aurai du ne rien faire, ne pas écouter tous ceux qui me pressaient de faire quelque chose, mais rester tranquillement dans la rade où Nelson n’aurait pu manœuvrer »
Bien respectueusement à vous