C’est à Pierre Marie Jérôme Trésaguet ( 1717-1796 ), un ingénieur français réputé avoir appliqué la première approche scientifique dans la construction des routes vers 1760 que nous devons l’introduction du cantonnier dans notre pays. En effet, en 1764, il eut l’idée de mettre en place des baux d’entretien de routes qui sont alors découpées en cantons. L’ouvrier travaillant à leur entretien fut baptisé cantonnier. Étonnant non ?
Quand j’étais gamin, on le reconnaissait à sa veste bleue, à son chapeau de cuir portant la mention "cantonnier" et à la haute tige métallique qu'il plantait près de son lieu de travail pour signaler sa présence. Parmi ses nombreuses tâches, il devait combler les nids de poule sur les routes, curer les fossés, niveler les berges, entretenir les accotements et les talus, nettoyer les caniveaux et les trottoirs mais en plus, l'été, couper les haies et couper l'herbe des talus. Ses outils étaient rangés dans une cabane en bord de route qui lui servait aussi d'abri en cas d'intempéries.
Sortant de cette image d’Épinal, le cantonnier a peu à peu muté. Il a troqué son chapeau de cuir contre une casquette Nike. Sa fameuse et haute tige métallique a disparu au profit de cônes en plastique orange et blanc ou de feux tricolores montés sur roulettes. Son bleu taillé dans un solide tissu s’est délavé doucement, les manches de la veste ont diminué jusqu’aux emmanchures, les fibres se sont altérées pour se plastifier tout en virant au jaune orangé. Sa pittoresque cabane a disparu et ses outils se sont trouvés rangés dans un impeccable râtelier surmontant la cabine d’un petit camion benne. Le cantonnier semblait avoir réussi à s’adapter à son nouvel environnement.
Mais que les faits se révèlent trompeurs ! Cette espèce, apparemment acclimatée au XXIe siècle, est frappée elle aussi et contre toute attente de l’Extinction de l'Holocène. Ca et là, insidieusement, sournoisement, des zones non propices aux cantonniers se sont développées. Des lieux où l’armoise commune, les bleuets des champs et autre gaillet gratteron, telles des racailles de respectant pas l’ordre de la cité ont proliféré sans vergogne. Pourquoi certains endroits échappent-ils aux outils des shérifs des bas côtés de nos rues et routes ? Pourquoi, à l’inverse, d’autres voies les inspirent-elles plus et font l’objet de leurs attentifs et réguliers passages ? Les scientifiques se perdent en conjectures selon l’expression consacrée. Mais gageons qu’il existe une explication à de tels comportements.
Dans tous les cas, si vous en croisez un, soyez gentil avec lui. C’est un personnage rare dans certaines des rues de Saint-Pierre Quiberon.
Photos prises par un de nos honorables lecteurs qui illustrent encore mieux le propos. A signaler que cette portion de rue correspond à la façade d'un logement géré par la mairie...
10 commentaires:
Et oui les cantonniers se font rare,il en restait un qui travaillait à mi-temps à Kerhostin,les chemins étaient biens nettoyés,il avait sa pelle,sa tranche ,son rateau et sa brouette,l'hiver quant il faisait froid,je l'invitais à la maison à boire un café chaud ou un verre de vin rouge,mais un jour suite à une dénonciation anonyme,les gendarmes l'ont arrétés,mis au ballon pendant une nuit,et résultat la mairie a profitée de l'occasion pour le virer,depuis malheuresement "Daniél" la maladie t'a emportée,mais sache quand méme que la rue du relais que tu nettoyais si bien est maintenant envahie de mauvaises herbes,que la commune oublie de désherbée,et oui le temps des bons cantonniers est bien fini malheuresement.
Kenavo
Rassurez-vous! Il y a encore des dinosaures dans le canton!...
Je sais. Il m'est même arrivé d'en croiser : mâles et femelles et certains plus agressifs que d'autres ! Mais je ne les ai jamais observé maniant la tranche ou la pioche...
Vous pensez sans doute au crocodile du Rohu?
Pas que....
Quand vous supprimez un commentaire la web-éthique voudrait que vous mettiez un petit mot pour dire pourquoi ,c'est moins vexant , plus sympathique et plus polit vis-a-vis de la personne qui a pris la peine de le poster,comme le fait très bien fran.Mais vous nous le faite façon "homard déchaîné" ,vieux démons ,quand tu nous tiens !Tans-pis mon com concernant les mauvaises herbes est sur "quiberon-info",du moins j'espère qu'il y est resté !
Quand je supprime un commentaire, ce qui a du arriver 3 ou 4 fois et jamais ceux que vous avez posté, je prends toujours la peine d'expliquer pourquoi !
J'ai lu votre commentaire sur quiberoninfo il y a quelques minutes et si un très probable incident n'avait pas empêché son inscription ici même, il serait en ligne.
Je vous prie donc :
- de bien vouloir le reposter si vous le jugez bon,
- de ne pas faire d'amalgame avec d'autres,
- et de rester serein...
A vous lire...
Je ne comprends pas, je viens de vous refaire un com il y a 1 heure et je vois qu'il a aussi disparu .Il y a un bug quelque part .Excusez moi de vous avoir accusé a tord .Mon autre texte était plus long mais si celui-ci a la même destinée je ne vais pas vous faire un roman .Pour le premier texte disparu c'était un copié-collé de celui de quiberon info mais qui était aussi valable sur votre site qui traite du même sujet .Désolé pour ce coup de gueule précipité du matin
Pas de soucis... Il m'arrive aussi d'être chafouin le matin...
31/07/2011 :
Les mauvaises herbes prises en photo par notre honorable correspondant ont été éradiquées om y a 48 heures !
Tout arrive...
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