Eh oui, une fois de plus c’est la faute de l’agence ( de pub ). Les ex soutiers du métier ne l’ont pas oublié. Ceux qui triment encore dans ce délicieux microcosme eux sont payés pour le savoir. Quand « ça merde » c’est forcément la faute de l’agence. La strat de com était pourrie parce que le planeur strat avait fumé et pas que la moquette, le plan média s’est avéré foireux because c’est la stagiaire qui l’a fait, le spot radio ne voulait rien dire parce que le rédac a menacé de s’ouvrir les veines si le client touchait encore à son texte. La typo prônée par un directeur artistique qui n’avait pas bénéficié des lunettes à 1 € d’Afflelou flottait tellement sur les affiches qu’elle a finie par couler…
Dans le cas DSK, c’est aussi la faute de l'agence. Morceaux choisis : « C'est un drame qu'ils se soient occupés de DSK.» « Ils étaient là pour tout verrouiller. » « On ne pouvait plus avoir accès à lui ». « On voulait l'aider, ajoute une ex-conseillère, mais on n'arrivait pas à savoir comment il s'organisait pour revenir. Il y avait un blocage total de la bande. On était écartés. ». Dans un registre voisin, Christophe Deloire et Christophe Dubois, les auteurs de Sexus politicus, se souviennent « d'intenses pressions, vu le caractère sensible des informations » du chapitre concernant l'ancien ministre…
Depuis une semaine, c'est l'hallali. Des socialistes aux spécialistes en communication, des anciens collaborateurs de Dominique Strauss-Kahn aux élus, nombreux sont ceux qui veulent régler leurs comptes. Leurs cibles : Stéphane Fouks, patron de l'agence Euro RSCG, Gilles Finchelstein, ancienne plume de DSK à Bercy et aujourd'hui collaborateur d'Euro RSCG, Anne Hommel, attachée de presse de DSK, collaboratrice elle aussi d'Euro RSCG, et Ramzi Khiroun, porte-parole du groupe Lagardère ex Euro RSCG aussi et conducteur de la fameuse Porsche Panamera de fonction par laquelle le scandale a commencé à arriver. ( La « bande » évoquée plus haut ).
Sauf que dans cette histoire, l’agence, comme le cave, se rebiffe… et refuse d’endosser la responsabilité de la descente aux enfers. Les sondages plaçaient systématiquement DSK en tête au premier tour et vainqueur de Nicolas Sarkozy au second. Le quatuor en déduit : « Cela prouve que notre stratégie de communication était efficace puisqu'il était populaire ».
Ben ouais… La strat de com était bonne. Classique mais bonne. Un peu comme quand on lance un produit comme un autre et que, du coup, pour se différencier, « créer le désir » on organise une phase « de teasing »… Il est aux USA mais il s’intéresse à ce qui se passe en France… Il va venir une semaine à Paris mais ne dira rien… Anne Sinclair ne veut plus vivre aux USA… Il y pense parfois mais il est en train de sauver le monde, chaque chose en son temps… Efficace mais sans réelle substance. C'est d'ailleurs cette même méthodologie de com qu'utilise actuellement Jean-Louis Borloo...
Plus facile toutefois qu’avec Jospin où là, l’agence, la même, et son produit sont allés directement dans le mur au soir du 1 er tour de l’élection présidentielle de 2002.
Le problème de fond me semble ailleurs. Tous ces conseillers sont-ils vraiment nécessaires ? Un homme politique doit-il se « fourguer » à l’opinion publique comme un Smartphone ? Cette quête du pouvoir via l’opinion fondée sur « un échantillon représentatif selon la méthode des quotas de 942 françaises et français âgés de plus de 18 ans » sondés tous les 3 jours est-elle propice à l’élaboration d’une vraie vision politique ? Pas certain… Ainsi si je ne me trompe pas et donc pour d’autres raisons, tout ceci serait bien, au final, la faute de l’agence… la fautes des agences… et des clients qui les paient pour tenter de se faire élire comme des marques font élire leurs produits « Produit de l'année » par des consommateurs versatiles !
Allez maman, remet la cassette Méry dans le magnétoscope qu’on se la regarde encore une fois…
2 commentaires:
Pour ceux qui auraient oublié ce qu'est l'affaire de la cassette Méry :
http://www.dailymotion.com/video/x9jmz9_histoire-dun-scoop-la-cassette-mery_news
Comme on le voit, ce n'est pas DSK qui est au cœur de cette histoire.
Oui...et tout de même un peu non.. Bref, oui mais...
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-cas-dsk-s-aggrave_486627.html
Enregistrer un commentaire