Grenelle 2 : le prix Citron !

Tout le monde se rappelle probablement l’auto satisfecit que s’était délivré Jean-Louis Borloo quant aux mesures prises dans le cadre du Grenelle 2 sur l’environnement. Dont acte. S’il est content de lui, c’est déjà ça. Parlons un peu de son directeur de cabinet qui était à la manœuvre à cette époque, j’ai nommé Jean-François Carenco. Que nous dit le Canard Enchaîné N°4707 en page 4  sur ce haut fonctionnaire.
Avant d’être nommé DirCab de JLB, le susmentionné exerçait les fonctions de préfet de la région Haute Normandie. A ce poste, il a octroyé en 2007 l’autorisation à la société Citron ( Centre International de Traitement et de Recyclage des Ordures Nocives ) un permis de tripler ses capacités de traitement. Après tout, pourquoi pas…Mais car il y a quelques mais… Citron, société à capitaux suisses avait déjà franchi la ligne jaune à plusieurs reprises ( jaune… citron… mais quel humour ! ) bien avant l’obtention de ce permis. Ce n’est pas moi, ni le Canard Enchaîné qui le dit mais la toute et très sérieuse Direction de l’Industrie. Cet organisme signale que Citron a fait l’objet, entre 2004 et 2006 de dix, oui 10 PV pour des motifs aussi anodins que «  déchargements de déchets en zones non étanches  » , «  défaut de contrôle de rejet de mercure  » ainsi que absence de traçabilité des déchets  »
C’est les habitants de Rogerville près du Havre qui doivent être heureux de subir ces gros pépins ( de citron… je sais, positivement impayable ). Il y croyait tellement le préfet qu’il s’est même déplacé au Comité d’évaluation des risques ! Maintenant ce haut fonctionnaire doit travailler je ne sais où mais il laisse derrière lui un cloaque de métaux lourds, quelques tonnes de dioxine et d’hydrocarbures le tout estimé entre 150 000 et 240 000 tonnes dont une partie stockée à l’air libre. Gageons que puisque la notion de performance professionnelle a été introduite par notre Président de la République dans la sphère publique, sa hiérarchie saurait évaluer cette décision à sa juste mesure.
Un détail pour finir. La poubelle n’est pas prête de se vider car Citron vient d’être mis en liquidation judiciaire le 29 décembre laissant au tapis, sans un zeste de remord, ( une dernière pour la route et après promis, j’arrête ) les 110 salariés qu’il employait.
Allez, vivement le Grenelle 3…