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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

jeudi 30 décembre 2010

2011 : une année morale.


Voici un extrait d'un post écrit par Philippe Bilger qui résume magistralement notre triste époque.
Au moment des voeux, souhaitons à notre société, à notre pays, à l'Europe et au monde, une année 2011 placée sous le signe de l'exigence morale.
" … Mais je veux choisir. S’il faut se risquer, mon indignation fondamentale, à la source de toutes les autres, tient à une société qui, au-delà du pouvoir dément qu’elle accorde à l’argent - comme s’il démontrait en plus de la richesse la vertu du riche - a jeté dans les oubliettes profondes de l’indifférence et du cynisme, l’exigence de la moralité publique et de l’exemplarité de tous. Et donc d’abord des élites politiques, culturelles et médiatiques. Je suis surtout lassé de constater que rien ne sert à rien et qu’à la fois, les discours abstraits sont dégoulinants d’éthique mais que les pratiques, justifiées par cette réprobation théorique, se permettent d’être de plus en plus discutables, ostensiblement vulgaires, ouvertement indécentes. L’indélicatesse ne se dissimule plus, elle s’exhibe. La surabondance ne se cache pas, elle se pavane. Le peuple n’a que des devoirs quand la France d’en haut n’a qu’à jouir de ses droits. On est en train de tuer à petit feu la démocratie parce qu’elle n’est plus vécue comme un trésor précieux, un capital inaliénable mais comme une dépouille dont chacun cherche à profiter.

Oui, décidément, mon indignation à hurler, parce que personne n’écoute, parce que l’intendance, l’économie et la finance sont sérieuses mais ne donnent aucun sens, parce que la France ne comprend pas plus, pas mieux que les autres pays, mon indignation au fond, c’est de ne plus pouvoir admirer. Trop de familiarité, plus d’honneur. L’allure s’en est allée. On se cherche un destin parce que, collectivement, il a disparu.
Vive le gros mot de morale ! ..."

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