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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

mardi 22 juin 2010

Triste constat

La situation de notre pays est la conséquence de quarante années d’aveuglement, de lâcheté, d’omissions coupables et d’égoïsme.

Au cours de cette période, le travail a perdu à la fois sa valeur sociale et sa valeur monétaire. La valeur sociale : Le système de préretraite mis en place à la fin des années soixante pour étouffer, sous un édredon social encore ouaté par les trente glorieuses, la faillite de notre industrie sidérurgique, a été le premier acte de désacralisation du travail. Penser qu’il suffisait, qu’il suffit encore « d’accompagner » les coups de boutoir de l’économie mondiale grâce à des lignes de crédits internationaux restera l’erreur, la faute majeure commise par nos dirigeants de droite comme de gauche avec la complicité active des syndicats et d’un très grand nombre de leaders d’opinion (intellectuels, groupe de pression, etc..). La loi Aubry boucla la boucle ancrant la conviction dans l’opinion publique qu’il en était du travail comme de la viande durant la 2 eme guerre mondiale. La denrée étant plus rare, grâce à des tickets de rationnement, il suffisait d’en donner moins à ceux qui en avaient pour que ceux qui n’en avaient pas puissent avoir leur part… Sans se poser d’autres questions… Raisonnement simple… Non simpliste…
La valeur sociale du travail fut définitivement jetée aux oubliettes avec l’avènement des stocks options. Le patron salarié, responsable et animateur d’une équipe, d’un groupe d’individus, au service d’un projet, d’une mission, d’une vision de son marché, devint un représentant zélé des actionnaires n’ayant plus pour préoccupation majeure que le cours de bourse, la cosmétisation des résultats trimestriels et les relations avec la presse financière.
Quant à la valeur monétaire de travail, comme toutes les valeurs de notre société, elle est en chute libre ! La « découverte » il y a peu par les média des « travailleurs pauvres » en est l’exemple le plus frappant. Précaires, intérimaires mais aussi fonctionnaires, ils sont maintenant des centaines de milliers qui ne peuvent plus faire face aux charges de leur quotidien et encore moins aux aléas de la vie alors que de l’autre côté du globe, des milliers d’usines exploitent, pour quelques poignées d’euros une main d’œuvre encore soumise et malléable à souhait, gage au long court de la paupérisation de nos travailleurs les moins qualifiés.
Pendant la même période, les pressions migratoires se sont accrues. L’intégration des flux migratoires russe, polonais, italien, espagnol, portugais ne fut possible que pour deux raisons : Le travail ne manquait que sporadiquement (le chômage n’était pas une donnée permanente et déstructurante de notre économie), il existait un « modèle » de société dans lequel, sous réserve d’accepter les règles de la République, il était possible de s’intégrer et de réussir.
Cette immigration du travail s’est progressivement tarie compte tenu de notre incapacité à développer nos emplois industriels et marchands mais aussi compte tenu du développement des pays d’où ces flux étaient originaires laissant place à une immigration sociale liée à l’état providence mis en place pendant les années de vaches grasses ainsi qu’ à l’incapacité (l’absence de volonté ? l’égoïsme ? ) des pays développés à aider les pays en voie de développement à se structurer. Par lâcheté en ce qui concerne la droite parlementaire, par aveuglement doctrinaire pour ce qui est de la gauche de gouvernement, cette immigration fut acceptée, encouragée sans réfléchir à la capacité d’intégration de notre société tout en « parquant » ces arrivants dans des endroits où ils nous dérangeraient le moins possible. Résultat : La Grande Borne, Les Tarterets, la Cité des 4000, la Cité des Musiciens… Des noms qui résonnent aux journaux télévisés comme autant de défaites quant à notre capacité à vivre ensemble…
Toujours pendant la même période, l’argent a cessé d’être un moyen pour devenir une finalité. L’avoir a remplacé l’être. L’Education Nationale a sombré devant les « hedge funds » !
Dans cet énorme chaos, le communautarisme, les « tribus issues d’immeuble, de quartier, de ville», l'économie souterraine, les fanatismes religieux de tous poils se développent comme de la salmonelle sur les carottes râpées poussant les services régaliens de l’Etat hors de leurs petites sphères d’influence. L’égoïsme et le « tout pour ma gueule » se sont installés à tous les étages de notre société. Une preuve ? La prestation lamentable (je ne parle pas là des résultats sportifs) et le comportement pathétique des 23 inadaptés sociaux qu’une organisation cacochyme a expédié avec leur clown triste en Afrique du Sud pour représenter notre pays. Voici un exemple d’une » bulle sociétale » qui, comme une bulle boursière ou immobilière vient nous exploser au nez pour nous démontrer, si besoin était, combien nous sommes à côté de la plaque. Voici la caricature offerte au monde de la faillite de notre système scolaire, de l’incapacité au vivre ensemble, de l’ignorance du sens civique le plus élémentaire,…
Les devoirs de citoyen ont été supplantés par les droits. La fameuse phrase prononcée par JFK «Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. " » est définitivement devenue incongrue voire obscène. L’exemplarité est prônée mais ceux qui la prônent, à tous les niveaux, se gardent bien de se l’appliquer restant, à titre personnel, des adeptes de la mesure dérogatoire ! Dernier "micro exemple" en date et pourtant si symbolique : la sortie de notre secrétaire d'état aux sports sur le standing de l'hôtel de l'équipe de France de foot. Pour ce qui la concerne, elle s'octroie pour son séjour en Afrique du Sud, une "chambre" coûtant 100 €uros de plus la nuit...(soit 648 €uros / J).
Triste constat…
Lourde tâche que de remettre notre pays les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
Pour nos dirigeants actuels comme pour ceux qui ne manqueront pas de leur succéder, il serait bon, pour nous tous, qu’ils proposent un projet chargé de valeurs, d’espoir et de générosité. Que ceux que le sujet inspire y pense dès maintenant, « et pas seulement le matin en se rasant »…

6 commentaires:

Padrig a dit…

La France -et les Français- ne méritent pas ces indignités et cette dérive...


Maintenant? Que faire?

Anonyme a dit…

"qu’ils proposent un projet chargé de valeurs, d’espoir et de générosité" je pense que côté générosité on a donné ! cette grande générosité de nos politiques , celle qui a permis a Mitterrand de passer a coups de promesses de générosité extrême (comme la retraite a 60 ans et la régularisation de masse des sans papiers !) ! et vu que cela a marché pour lui tous les politiques depuis ont pris ce modèle qui s'est transformé en assistanat de masse et en grand n'importe quoi tout en reniant les valeurs fondamentales de la France et surtout les devoirs de ses occupants.la France est a l'image de ses footballeurs :prétentieuse,égoïste,impolie et paumée . Comme le dit Padrig : que faire ? on tombe au fond du trou et il n'y a personne pour nous en sortir .Même une guerre civile n'y ferait rien ! La France est définitivement perdue.Nous avons pris la mauvaise route depuis bien trop longtemps pour pouvoir demi-tours.Votre analyse de la situation est néanmoins très intéressante . Steph LG

Ici Radio Kerhostin a dit…

La générosité est d'abord un sentiment, une attitude vis-à_vis des autres... Et pas nécessairement, pas uniquement de l'argent versé sans controle à des personnes qui ne le méritent pas. La générosité pourrait consister, entres autres et pas uniquement, à ce que des jeunes adultes (F et G), en lieu et place de ce qui était le service national, donne quelques mois de leur temps pour aider des personnes du 4 eme âge en institution... La liste des possibles est trop longue pour être dévloppée ici... Et si les jeunes donnent, les moins jeunes peuvent et doivent donner aussi.
Quant à notre bon vieux pays, il ne sait définitivement pas se réformer. En revanche, il a prouvé qu'il peut se remettre en cause après de grands traumatismes (1789, 1940, 1968...). Je ne suis pas loin de penser qu'une forte secousse se profile.
La France, enfin certains Français sont prétencieux, impolis, égoïste et paumés je suis d'accord... Mais il en est d'autres qui sont volontaires, humbles, solidaires, entreprenants... Seul "hic"... Ce n'est pas d'eux que l'on parle le plus...

Anonyme a dit…

Non, grave erreur d'interprétation économique !
L'ouverture de l'économie française sur l'Europe, puis le monde a révélé "la piètre productivité" du travail français !
En même temps la "Gauche" a accru le nombre de fonctionnaires, obligeant à augmenter fortement les taxes, impôts et cotisations. Résultat, une économie "privée" (la seule exportatrice) obligée de "délocaliser" pour survivre...

Paradoxe actuel : la "ruée" des enfants vers le fonction publique protégée, garantie illusoire d'un emploi ! La montée des allocataires de toute sorte : revenu minimum, APA, indemnités "chômage"...

Sortie de crise : redonner à ceux qui travaillent "vraiment" le retour financier de leur activité, alors qu'aujourd'hui on les prive de près de 35% de leurs revenus !

C'est ce qu'on peut appeler le "libéralisme" !

Padrig a dit…

Et maintenant "LA" croix de la Légion d'Honneur sert de cadeau: je suis révulsé !:

"J'ai vu la guerre au bon vieux temps,
Quand nous faisions campagne,
Là-bas en Allemagne,
A peine si j'avais vingt ans,
Et ce petit ruban,
J'ai dû le payer de mon sang,
Pour mériter ce signe vénéré,
Il fallait à la Patrie,
Trente fois offrir sa vie.
Oui c'est ainsi qu'on était décoré !
Alors un sénateur
N'eût pas vendu la croix d'honneur.
Plan, rataplan, rataplan,
L'étoile était au plus vaillant."


http://www.fncv.com/biblio/musiques/chants_republique_empire/pere_victoire/index.html

Ici Radio Kerhostin a dit…

Que nenni cher anonyme. Le travail n'est pas taxé à 35 % mais beaucoup plus. Pour un coût de 100(salaire+charges sociales salarié et entreprise), le salarié touche, avant le rabot de l'IRPP, péniblement 50. Quant aux travailleurs indépendants, la ponction est encore plus élévée.
Je pense, à lire les commentaires, que ma conception de la générosité est traduite par "augmentation des transfets sociaux". Ce n'est l'idée que je veux défendre. Il s'agit plutôt d'un état d'esprit, d'attitudes, de symboles (micro ex : plus d'affaire Blanc et ses cigards...) initiés par le haut de la pyramide sociale
Quant au libéralisme, c'est un mot qui peut s'appliquer aux plus belles réussites économiques mais aussi aux pires cupidités (macro ex. : les subprimes). Ce n'est donc pas un concept totalement rédempteur...