Internet annonce le dépôt de bilan d’Heuliez.
"Les dirigeants de l'entreprise ont prévenu ce matin (mardi, ndlr) les délégués du personnel qu'ils avaient déclaré la cessation de paiement au tribunal de commerce de Niort", a déclaré à Reuters un délégué CFDT d'Heuliez, Gilles Bineau (Site : Challenge.fr). Voici un dossier qui illustre parfaitement le « mal » français.
Acte 1, une entreprise mal gérée, présente sur trop de créneaux du marché automobile : bureau d’étude, sous-traitant, fabriquant… Présente partout, excellente dans aucun compartiment du jeu ! Au final un trépied bancal qui vaille que vaille a tenu jusqu’au plus fort de la crise économique avec quelques forts coups de roulis.
Acte 2 : les politiques s’en mêlent. De la Présidente de Poitou Charente qui fait cracher au bassinet la région pour des raisons qui ne sont ni économiques, ni sociales, ni financières….En passant par le Roi de la salade niçoise, The Petty King de la mobylette, notre ministre de l’Industrie Christian Estrosi qui trouve bien évidement que ce qu’entreprend, annonce et projette Marie Ségolène ne relève juste que de l’élucubration politico-politicienne et qui ne propose, de son côté, pas grand-chose... Et qui bénéficierait... autre histoire, de deux logements de fonction ( l'Express ).
Acte 3 : devant cette macédoine (c’est grec dont tendance et en plus ceci m’évite de réutiliser le mot « salade »), aucun industriel français ne lève la clef à molette. Rien. PSA ? Renault ? d’autres… Pourtant les deux politiques sus mentionnés nous ont certifié que la bagnole électrique d’Heuliez, la MIA, est tellement fantastique que le potentiel de ventes s’exprime en millions de bagnoles…
Acte 4 : les repreneurs se pointent. Un improbable chef d’entreprise français spécialiste des rachats aléatoires annonce mettre du cash dans la bête et non de Dieu, ça va le faire. Sauf qu’il n’a pas assez d’euros à injecter dans le business ! Suit alors un repreneur turc. Le bijou électrique d’Heuliez va-t-il finir managé du Bosphore ? Eh non. Le bon sens populaire dit « fort comme un turc » mais « riche comme Crésus. » Or ce riche homme (Crésus) était Lydien (même si territorialement parlant… La Lydie s’étendait sur la péninsule ottomane) pas turc… Le turc, enfin, le turc en question, n’a pas les fonds… Passe alors en flèche un fonds de pension américain… Pas fou… Il ne fait que passer.
Acte 5 : dépôt de bilan au Tribunal de Commerce de Niort… En attendant peut être le bon vouloir d’un repreneur encore un peu plus lointain et encore un peu plus exotique : un fond d’investissement asiatique Delamore & Owl.
De deux choses l’une. Soit cette entreprise est effectivement une pépite et il doit exister des synergies avec des industriels français… Il serait donc plus que temps de les mettre en œuvre. Soit c’est un leurre et, dans ce cas, laissons faire le marché (qui ne fait pas nécessairement que des idioties ou des folies) ainsi que nos mécanismes d’amortisseurs sociaux pour accompagner les salariés.
1 commentaire:
C'est bien dommage! Heuliez avait beaucoup de savoir faire... Et des ouvriers de grande qualité.
C'est comme pour Lip, le joint français, les moteurs d'aviation, les moteurs marins, l'electronique, les cellules d'avion, les machine-outils, les moto, l'outillage Peugeot, etc... etc...
C'était ecrit! bis millah!
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