Une fois n’est pas coutume. Nous allons parler de cuisine. Non pas celle que l’on déguste au restaurant mais celle que nous pratiquons devant nos fourneaux. Alors, à vos toques et à vos tabliers Gast dé Dié ! Ce premier opus des recettes de Radio Kerhostin sera consacré à un animal unanimement apprécié dans nos assiettes, j’ai nommé le homard breton, l’unique, le vrai hommarus gammarus à ne pas confondre avec sa pâle copie, le homard américain.Pour faire un homard aux avocats, il faut… Ben un homard pour commencer. Essayez un peu de suivre tout de même ! Un bon gros homard, avec des grosses pinces bien pleines, un homard tout guilleret et tout frais pêché sous les Birvideaux.
Parlez lui gentiment pour ne pas lui tourner les sangs. Ces bestioles sont sensibles. Quand vous pensez qu’il est bien relax, mettez-le dans une vaste cocotte avec du beurre en pommade. Pour les néophytes, je rappelle que le beurre en pommade, ce n’est ni plus ni moins que du beurre bien de chez nous mais travaillé manuellement de façon à ce qu’il atteigne la consistance d’une pommade. Honnêtement, ça n’est pas plus goûtu qu’avec du beurre normal, mais passer un peu de pommade sur la bestiole la rendrait, selon des recettes de nos grands-mères, plus apte à accepter la cuisson. Si le décapode bouge un peu trop à l’onction, vous pouvez toujours l’estourbir d’un coup de planche à découper, puis passer la pommade de beurre. On ne va tout de même pas se laisser enquiquiner par un homard récalcitrant non mais des fois. Faites ensuite cuire à l’étouffée votre bestiole pendant 15 bonnes minutes avec un bouquet garni pour égayer son sort et puis aussi un solide coup de Muscadet. 1/3 de bouteille pour la bête, 2/3 pour vous que vous sifflerez pendant le quart d’heure de cuisson.
Entre deux verres de jaja, prenez une bonne demi-douzaine d’avocats. Ne m’obligez pas à vous rappeler le nom de la recette ! Si vous êtes paf après deux verres de Muscadet, nous n'allons jamais y arriver ! Petite digression pour les lecteurs soucieux de parfaire leur culture, nos experts en fruits et légumes vous rappellent que le mot avocat provient de l'espagnol, aguacate. Le terme aguacate provient à son tour du mot de langue nahuatl ahuacatl qui veut dire testicule, par analogie à la forme de cet organe. Nourriture du corps, mais aussi de l’esprit, on est comme ça à Radio Kerhostin !
Dénoyautez vos avocats. Attention ce fruit est une baie à un seul pépin, mais il est gros le pépin. Laisser le noyau vous exposerait à une critique acerbe et fondée de vos invités. Une fois encore, attention !
Balancez les avocats pelés dans la cocotte et laissez cuire le temps de vous taper une deuxième bouteille de Muscadet (soit de 5 mn à 1 h 00 suivant le cuisinier).
Avant de servir, n’oubliez pas d’ôter les pinces de votre homard. On ne sait jamais. Par un reflexe conditionné, le décapode pourrait attaquer un de vos invités.
Bon appétit.

1 commentaire:
Oh toi... Toi... Tu vas avoir des problèmes !
Le concombre masqué.
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