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mercredi 17 mars 2010

Abstention : le début d’un commencement d’une tentative d’explication

Sur son site, Marianne reprend une interview que notre Ministre des Sous, Christine Lagarde, a accordée à RTL. La Chef de nos Pépettes se préoccupe, à juste titre, du nombre impressionnant d’abstentionnistes au premier tour des élections présidentielles. Je lui reconnais volontiers ce « mérite ». Elle s’inquiète mais sans toutefois sortir du « wording » comme disent nos camarades communiquants Anglo-Saxons, établi dimanche à l’usage des Ministres se déplaçant sur les plateaux T.V.
En revanche, C. Lagarde nous apprend deux choses. Premièrement que ses deux chérubins âgés respectivement de 22 et 20 ans n’ont pas voté, au prétexte que, pour eux, les régions, c’est de l’hébreu, ou du chinois (et ceci bien entendu sans connotations Fréchiste de ma part !).
Si ces deux jeunes adultes, qui ne sont pas franchement représentatifs des quartiers difficiles, qui disposent, disons-le sans trop de sévérité, de toutes les conditions requises pour analyser, comprendre, se forger une opinion, puis exercer un droit souverain s’en « tapent », qu’attendons-nous des jeunes moins favorisés qui doivent se construire dans l'adversité ? Et quand la pédagogie démocratique ne s’exprime pas dans la famille même d’un haut responsable politique, quelles sont nos sources d’espoir ?
Deuxièmement, notre Ministre du Blé émet, dans son interview, une fabuleuse idée pour y voir clair dans cette bouteille à l’encre que constituent les 23, 4 millions d’abstentionnistes. Il faut leur demander ! Un à un… Bonne idée… Les instituts de sondage vont pouvoir bosser. Allez zou. Du quali et du quanti. Des tris à plat et des tris croisés. Les sociétés de phoning vont cramer leur PABX pour passer des centaines de milliers d’appels. Les imprimeurs vont faire tourner les rotos pour balancer des milliers de questionnaires dans la nature. Les web agencies se préparent déjà à refondre les sites internet de tous les ministères pour inclure le questionnaire en ligne… La relance est partie ! Mais qui paie ? Puisqu’elle n’a plus de Flouze la Ministre des Doublezons ?
Remarque accessoire : ce monstrueux sondage, s’il est mis en œuvre, ce qui me semble totalement improbable, ne va-t-il pas enfoncer la porte ouverte derrière laquelle habite depuis des années l’inefficacité chronique de notre classe politique actuelle ? Son manque de vison ? Son incapacité à proposer un futur plus dynamique ? Plus juste ?
Marianne

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