Dans 18 mois, nous voterons pour élire notre Président de la République. Pour paraphraser les instituts de sondage, quelles sont, aujourd’hui, « les offres » politiques sur le marché électoral ? D’ailleurs, par quel côté commencer ? Droite ? Gauche ? Gauche ? Droite ?... sans être taxé d’un parti pris qui ne serait pas le mien ? Eh bien je vais commencer par l’extrême droite. Pour deux raisons. La première, c’est que je viens de lire un article sur la guerre de succession qui y sévit. La seconde parce que c’est le parti qui aujourd’hui me semble être le plus en capacité de nuire à notre pays.
Le FN donc. Bagarre entre la fille du toujours chef et un vieux de la vielle pour s’assoir dans le fauteuil vermoulu du Caudillo. Sur la forme, puisqu’il est acquis que le vainqueur se présentera au suffrage universel, nous aurons à choisir soit entre une Walkyrie au look versaillais ou un universitaire à la tête farcie d’idées glauques et au faciès de bon papé de service. Toutefois, le fond restera le même… : un projet de société repliée sur elle-même et sur des « valeurs » toxiques pour notre démocratie. Personnellement, ma préférence irait vers Gollnisch comme représentant du FN à l’élection présidentielle. Il est tellement segmentant qu’il me semble impossible que la droite démocratique puisse vouloir l’attirer sous sa bannière pour faire pièce à la gauche. Il est donc moins dangereux pour notre pays que sa rivale au trône, qui, parce qu’elle est une femme, qui, parce qu’elle est plus policée, qui, parce elle incarne une génération post décolonisation, qui, parce qu’elle veut (à l’inverse de Gollnisch ) participer à un gouvernement des droites semble plus fréquentable que lui.
A droite, l’UMP est en ordre de bataille depuis le dernier remaniement ministériel. Notre Président, fort probablement candidat à sa propre succession a ébauché avant hier les lignes de ce qui pourrait être son programme. Personne, à ce jour, ne semble être en mesure de le concurrencer. Il est certainement le candidat UMP pour 2012. Seuls obstacles sur sa route : les « affaires » ( Woerth-Bettencourt, Karachigate ) et la résurgence d'éventuels nouveaux conflits d’intérêts concernant les membres du gouvernement ( Nora Berra VS Médiator ).
Au centre… enfin aux centres…
La première constatation, c’est la réapparition, avec les recalés Borloo et Morin, d’un centre mou. Un centre maltraité par l’UMP, un centre qui rouspête, qui bougonne, mais qui tient sa « représentativité » ( et qui le sait ) uniquement grâce au bon vouloir de l’UMP et de son chef suprême. Un centre mou qui, au mieux se ralliera à l’UMP au second tour après négociations de quelques marocains et une quarantaine de circonscriptions gagnables aux élections législatives, au pire, n’aura pas l’audace de se lancer dans l’arène au moment fatidique.
A ce premier centre vient se greffer le « centre d’opportunité » incarné par Dominique de Villepin. Dire qu’il ne représente que le susnommé est un peu court mais il ne représente pas tellement plus à date… Mais la haine est un moteur encore plus puissant que l'amour ! Quoi de plus jouissif pour lui que de faire chuter Nicolas Sarkozy en 2012 ?
Et comme il n’y a jamais deux centres sans trois… reste le centre historique. Celui incarné par Bayrou, droit dans ses bottes et intransigeant jusqu’à l’erreur. Petite parenthèse. En 2007, après avoir lu les catalogues de mesures catégorielles de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, j’ai acheté et lu « Projet d’Espoir » livre programmatique de François Bayrou. Et la, franchement, j’ai été bluffé. Des trois candidats, il était le seul à avoir une vision pour notre pays… Une vision discutable, contestable, mais une vision… Là ou ses deux concurrents n’avaient qu’un ensemble de mesures à proposer.
Et avant de basculer à gauche, je rajouterai que ces trois centres ont, ensembles, une force commune, celle de pouvoir « Jospiniser » avec l'appui éventuel du FN le candidat de l’UMP au deuxième tour de la présidentielle… Pour un choc, ce serait un choc... ( Dernier sondage Sofres : Villepin 7 % d'intention de votes, Bayrou 10 % )
A gauche…
Les écolos se sont réunis il y a quelques jours pour accoucher d’un nouveau parti, sorte de gloubi-boulga* vert « Europe Ecologie – Les Verts » où se retrouvent pelle mêle Cohn Bendit, Mamère, Duflot, Bové, Waechter, ( non pas Thomas, le héros de la série Médicopter mais Antoine ) et une ex-juge ( au passé professionnel exemplaire ) égarée au milieu de ces illuminés à la tourbe… Tout ça pour dire, que, l’écologie me semble difficilement pouvoir s’incarner dans un parti. Le « raisonnable » serait que ce concept se transversalise dans la vie politique française, irradiant les autres partis politiques… Mais nous ne sommes pas ici dans le domaine du raisonnable…
Le PS, pour sa part, n’a pas ( encore ) de programme et un paquet d’individualités s'y marquent à la culotte directement et / ou par porte flingues interposés pour essayer de porter le T-shirt rose pour la course à la présidentielle : Aubry, Royal, Hollande, DSK pour ne citer que le premier carré ( Même Montebourg s'y met ! ) Paradoxe que le PS. En dépit de l’impopularité record de notre Président, il n’a pas réussi à émerger, à se construire en tant qu’alternative crédible.
La rue de Solferino serait-elle un désert politico-intellectuel ? Heureusement que notre Président et notre gouvernement fournissent aux socialistes des occasions de « l’ouvrir » dans les media sinon ce serait le monde du silence avec bien entendu la palanquée de vieux crabes qui va avec.
Et à la gauche de la gauche ? Mélenchon le ronchon, fraichement « drukerisé » ronchonne et ronchonnera jusqu’à ce que le candidat du PS, s’il est élu, lui propose d’entrer au gouvernement, ce que, bien entendu, il acceptera. Quant au facteur du 92200 et au remplaçant de Marie-Georges, ils sont aux abonnes absents et c’est finalement pas plus mal comme ça.
Alors, qui pourrait gagner ?
A ce jour, probablement l’abstention. Pas une abstention classique, non. Une abstention sanction et cela ne serait pas bon signe…
*Pour ceux qui ne connaissent pas la recette de Casimir. Mélanger dans un grand saladier : de la confiture de fraises, du chocolat râpé, de la banane écrasée, de la moutarde très forte, de la saucisse de Toulouse « crue mais tiède ». Proportions : beaucoup de tout. Selon votre humeur, ajouter à ces cinq ingrédients majeurs un autre ingrédient : cornichon, crème chantilly, anchois ou de la moelle.

12 commentaires:
Il est trop tôt pour savoir quels seront les candidats à l'élection présidentielle de 2012 et surtout pour savoir quels seront les programmes proposés.
La crise économique dont nous souffrons aujourd'hui a démontré, une fois pour toute, que dans le monde actuel, les économies nationales sont étroitement interdépendantes.
Alors, pour se préserver, certains proposent une plus grande indépendance économique de notre pays. D'autres, au contraire, pensant que les échanges internationaux ne peuvent être que bénéfiques, s'ils sont soumis à des règles d'équité établies au niveau mondial, ne voient de solution que dans une gouvernance mondiale.
Personnellement l'isolationnisme économique, même limité, me paraît impossible dans un monde où les progrès fulgurant des technologies ne peuvent permettre à des pays comme le nôtre d'exceller dans tous les domaines. On restera toujours contraints d'acheter certains produits à l'étranger et on ne saurait raisonnablement se priver de vendre à l'étranger les produits que nous fabriquons.
La deuxième possibilité me paraît être la solution qu'il faut se hâter de mettre en œuvre.
Je crois que les clivages politiques se feront de plus en plus sur cette base.
Les partis situés le plus à droite et le plus à gauche me semblent avoir en commun le fait d'avoir choisi la première solution. Et de mon point de vue, ça explique pourquoi des électeurs passent aussi facilement de l'une des extrémités de l'éventail politique à l'autre.
Je pense qu'une majorité de Français, convaincus que les décisions importantes se prennent maintenant au niveau supranational, voterons désormais pour des candidats qui ont une vision supranationale des problèmes. Et plus précisément pour de candidats qui jouissent d'un prestige important aux yeux des autres nations.
Je suis personnellement convaincu que, pour cette raison, n'importe quel Français président du FMI serait élu les mains dans les poches s'il se présentait à l'élection présidentielle. Il se trouve que ça risque d'être le cas avec une personnalité qui est plutôt de gauche, mais je pense qu'il en serait de même avec quelqu'un de droite.
Souvenez-vous : de l'avis de tous, Jacques Delors aurait été élu dans un fauteuil s'il s'était présenté. Pas parce que lui aussi était plutôt de gauche mais parce qu'il avait été précédemment président de la Commission européenne.
Ce sont les institutions internationales, style FMI, OMC, G20 qui détiennent dès maintenant et qui détermineront de plus en plus l'avenir du monde.
Pour faire court... 100 % d'accord...enfin...99,9 % pour rester dans les chiffres à la mode...
Par rapport aux commentaires de ces derniers jours, le seul personnage capable de rassembler les lecteurs, c'est le Père Noël.En effet, pas une phrase désobligeante, pas une insulte,bref le candidat idéal.
Moralité : il faut croire au Père Noël...
Reste juste à savoir s'il existe.
le francais ne sont jamais aussi bien gouvernés que lorsqu'ils le sont par d'autres qu'eux mêmes.
Les francais n'existent plus par eux memes. leur economie est en pleine déconfiture. leur société nage dans le désordre: c'est une société qui se déstructure peu à peu. c'est un peuple d'assister qui est en train de disparaitre sous la normalisation de la mondialisation. il faut que DSK remplace au plus vite Sarkosi. DSK est le seul capable d'aligner la société francaise avec la société américaine. le non-alignement de Paris avec washington depuis 1958 a été une très grave erreur et une régression.
Heu... Pas franchement d'accord Mister Rocky... Mais il me faudrait un autre support pour développer une (longue) argumentation...
Si la gauche ne se décide pas a présenter un candidat unique rapidement aux élections de 2012.On risque de retrouver dans la méme situation q'en 2002.C'est à dire un duel avec un candidat de l'extréme droite:Marine LE PEN en l'occurence,donc pas de duel UMP-PS.
Les Français en ce moment n'approuvent pas la politique de Nicolas Sarkosy,la gauche n'ayant présentée aucun programme à ce jour.Marine Le Pen à le beau role,et se trouve plaçée dans un fauteuil,pour mettre tous le monde d'accord.Ce qui serait une catastrophe pour la France a mon avis,car cette derniére est pour moi plus dangereuse que sont pére.J'espére que je me trompe?mais le risque est bien présent .
Les Francais devront bien réfléchir avant de voter.
Je me permets de donner le lien suivant qui conduit à une interview de DSK.
http://www.dailymotion.com/video/xfn2d2_dominique-strauss-kahn_news
L'intérêt de ce qui est dit dans cette vidéo est que ça se situe pour l'essentiel bien au-dessus des clivages habituels qui séparent la gauche de la droite.
Je ne découvre cette vidéo qu'après avoir posté mon message ci-dessus et elle ne fait donc que conforter ce que j'écrivais précédemment.
Si Radio Kerhostin trouve cette vidéo trop partisane, il peut effacer mon lien. Je pense cependant que ce serait regrettable car ce document nous amène tous à réfléchir, que notre cœur penche à gauche ou à droite. DSK n'est en effet pas le seul à défendre le point de vue qu'il expose, loin de là. A un bémol près, des hommes de droite pourraient dire la même chose.
C'est d'ailleurs ce que certains socialistes reprochent à DSK… et ce qui pourrait l'inciter à ne pas se présenter.
J'en reviens à l'exemple historique de Jacques Delors. Donné largement favori par les sondages, il est évident qu'il était poussé par son parti (le PS) à se présenter. On ne renonce pas comme ça à aligner au départ un cheval qu'on sait d'avance gagnant ! Mais voulant mettre en œuvre une politique jugée trop "à droite" par son parti, J. Delors savait qu'il n'aurait pas ensuite tous les soutiens dont il aurait besoin. Il n'a donc pas fait acte de candidature.
Il est possible que l'histoire se répète avec DSK…
Pas de problème pour le lien. de la pluralité nait la démocratie...
Je partage le constat de DSK. D'un certain point de vue, c'est aussi ce que disait Bayrou à deux différences :
1/ il ne disposait pas un parti aussi fort derrière lui (meme si le PS n'est pas vraiment au mieux de sa forme)
2/ il n'avait pas la même "stature" que celle qu'à acquis DSK.
DSK à la primaire Présidentielle de 2006 est battu par Ségoléne Royale.Il devient Directeur général du FMI à Washington,le 1er Novembre 2007,poste à hautes responsabilitées!Rémunération Annuelle:267 400 euros + allocation de frais:47800 euros;Total:315 200 euros.
Jacques Delors,Président de la commission Européenne était donné favori des sondages pour l'élection Présidentielle Française de 1995,à la grande surprise de beaucoups,il renonce à présenter sa canditature malgré les fortes pressions du PS.
Que fera DSK,si il se présente aux primaires du PS,il devra démissionner de son poste du FMI.Est il sur de sortir vaiqueur de ce premier duel,vu le nombres de candidats?Si il est élu,il aura Nicolas Sarkosy comme concurent aux poste de Président de la République,dur combat,pour moi du 50-50,et si il perd,que lui reste t'il?Pour moi il à plus à perdre qu'à gagner,le jeu en vaut il la chandelle?
Prendras t'il ce risque?
Directeur du FMI étant un poste à hautes responsabilitées dans le monde.
Si quelq'un peut me donner son avis,je serais ravis,car j'en apprends beaucoups sur ce site tous les jours.N'ayant pas fait de grandes études,c'est trés intéressant pour moi,et ça me permet de comprendre un peut mieux la politique.Excusez moi si il y a des fautes,derniérement on m'a dit que je maitrisais trés mal le Français,l'Anglais et l'Espagnol,ce dernier Professor etant prés a me donner des cours,méme de Portugais,si j'étais aussi fort en Français qu'en politique,ça ne devait pas étre triste.je l'ai envoyé sur les roses,tout en restant correct,si il lit ce texte,il se reconnaitras.Je pense que tout le monde à le droit de s'exprimer,et chacun le fait avec ses moyens.
Non de Diou de non de Diou,je suis Breton et trés tétu,et jamais je ne me laisserais marché sur les piéds .
Kenavo
JY, tes commentaires seront toujours les bienvenus ici...
Les américains souhaiteraient un président du FMI qui soit issu des pays émergents pour le prochain mandat...
Ainsi, si DSK n'est pas certain d'être vainqueur des primaires socialistes, il n'est pas sûr de se succéder au FMI...
Si Sarkozy est battu... il ne pourra pas rebondir immédiatement. De toute façon, DSK aura dans ce cas, assez d'opposants de son côté et ailleurs même sans NS.
Merci Pierre,pour tes explications,j'en apprends un peu plus tous les jours,je vais voir les candidats sur internet et cela me permet de voir leurs différents parcours politique.
Kénavo
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