Grève reconductible. Un cran supplémentaire est franchi par les syndicats dans leur lutte contre le projet de réforme des retraites que nous a concocté notre Président de la République et notre gouvernement.
Le paradoxe dans cette décision reste que ce sont les plus protégés (qui sont également les moins concernés) qui sont en première ligne : SNCF, RATP et autres employés de structures étatiques ou para étatiques.
Quant aux autres, non seulement ils vont se prendre au final la réforme dans les dents mais aussi, ils auront à subir tous les em….. liés à une grève qui pourrait être longue. France, terre de paradoxe.
Toutefois exceptionnellement, et indépendamment de mon grand âge, j’aurai tendance à approuver les syndicats. Non pas qu’il ne soit pas urgent et nécessaire de réformer tous (je répète : tous) les régimes de retraite et pas seulement ceux du privé. Au contraire.
Non, je les approuve, je l’avoue, pour de mauvaises raisons. La retraite à 67 ans à taux plein est peut être une bonne réponse, mais c’est aujourd’hui une bonne réponse à un faux problème. Donc, au final, cette réforme n’est pas une bonne réforme. Pourquoi ? Je vais vous le dire (formule qu’utilisait à l’envie un de nos anciens Ministre de l’Intérieur)… parce que nous n’avons pas de problème de retraite. Eh non. Nous avons avant tout, un problème d’emploi. Un problème d’emploi global avec, deux sous-ensembles particulièrement sensibles : l’emploi des jeunes et l’emploi des plus de 50 ans. Depuis plus de 30 ans, notre économie s’est habituée à vivre grâce à des pansements sociaux de plus en plus onéreux, avec un nombre trop important de chômeurs. L’argent public a été utilisé pour traiter les méfaits sociaux du chômage mais en aucun cas les redéploiements nécessaires de notre agriculture, notre industrie et nos services. Cette politique essentiellement défensive, mise en œuvre par la droite comme la gauche et sur laquelle s’est greffée l’erreur des 35 heures nous a convaincu qu’il était possible de voir notre chômage croître inexorablement tout en maintenant nos acquis sociaux.
Quant à l’accompagnement de nos entreprises par les pouvoirs publics, il n’a pas été à la hauteur des enjeux. Les stars du CAC40 ont été systématiquement privilégiées et se sont gavées de la manne publique au détriment des PME et de notre tissu artisanal alors qu’elles détruisent des emplois depuis des décennies pendant que, vaille que vaille, petits patrons et artisans réussissaient à ouvrir des postes.
Retourner vers le plein emploi, c’est restaurer et préserver les fondamentaux de notre système de retraite et « accessoirement »… celui de notre système de santé. C’est au niveau de l’emploi que se situe (j’emprunte une expression (polie) de notre Président) « la mère des réformes » pas ailleurs.
Le plein emploi ne se décrète pas. Mais, même à l’erre de la mondialisation, un gouvernement peut et doit mettre en place les conditions pour y parvenir. Rien n’est perdu d’avance. Gérer l’urgence c’est bien mais cela ne dispense par de préparer l’avenir. C’est là que se trouve notre sécurité. C’est là que se trouve l’équilibre de notre société.
Accessoire au principal : la tartufferie de la pénibilité. Prendre en compte la pénibilité une fois que le travailleur est cassé par ses conditions de travail c'est trop tard. En revanche, éviter que ce dernier de s'use inutilement au boulot permettrait de garder celui-ci plus longtemps en poste et d'augmenter le taux d'emploi des seniors.
Croire que le salut se situe ailleurs que dans lutte dynamique et victorieuse contre le chômage est une erreur.
Feindre de croire que le salut est ailleurs est une faute et tenter de nous en convaincre mérite sanction dans les urnes dès mars 2011 (... tout le problème étant de déterminer qui favoriser...)
9 commentaires:
C'est un peu court ! Notre basculement s'est produit en 1981, et peut-être déjà sous Giscard D'Estaing.
La prise en charge de la maladie "à la française" a constitué une des charges les plus lourdes avec une course éternelle ente des dépenses, qui s'envolent et des recettes toujours en retard... le "trou" est toujours béant !
Ensuite le "bétonnage" des retraites complémentaires a constitué une deuxième charge, totalement irréaliste (des taux de cotisation à 22 %) et ceci sans fin... jusqu'à aujourd'hui.
Puis est arrivé "le chômdu", la charité "publique" obligatoire, soit le 6ème de la population active inactive avec sa prise en charge administrative... au combien efficace !
Revenir aux fondamentaux est relativement simple : rétablir l'économie de marché dans la santé avec le prix comme système directeur, couvrir les gros risques, pas les petits, ne verser que la rémunération du travail et supprimer le reste, augmenter la "durée" du travail pour tous...
La prospérité "pompidolienne" reviendra toute seule !
L a Sncf à bon dos:160 000 agents,12 000 conducteurs de trains.
J'ai travaillé dans le privé en usine en 1969 comme agent d'entretien-électromécanicien.Salaire:1700 F par mois,Service militaire en 1970,puis rentré à la SNCF car la retraite était à 50 ou 55 ans,salaire 1000f,différence avec le privé 700f.
Commencé comme conducteur de trains de marchandises,travail en permanence de nuit,dimanches et fétes compris.Un conducteur n'a droit qu'a une féte par an,noél,puis 1er de l'an et puis paques,les vacances,c'est a prendre d'office entre Mai et Septembre:une année Mai,2éme Juin,3éme Juillet,4éme Aout,5éme Septembre.En découché ,c'est a dire dormir en dehors de son domicile 7 fois par mois,avec en plus les semaines d'astraintes,ou vous pouvez etre appellé a n'importe qu'elle heure du jour ou de la nuit.Conduire un train de marchandise de 1800tonnes,avec 76 Wagons,tous seul à bord et de nuit,surveiller par un mouchard en permanence.Le jour ou vous arrivé sur un passage à niveaux ou un poids lourd est bloqué,c'est le freinage d'urgenge,sachant qu'il faut 700 métres pour arréter le train lancé à 100km/h,le choc d'une rare violence est inéductable,Hopital avec traumatisme cranien et facials,miracle conducteur du poids lourd indémne,a la sortie des tunnels,percuter des parpains placés en pendant a la hauteur de la cabine à 120km/h,c'est l'explosion de la vitre avec la chance que l'impact se fasse à 80 cm de votre téte.Quant ont passe aux voyageurs corails,c'est 160km/h,avec 1200 voyageurs,grosse responsabilitée et un stress permanent au poste de conduite.Combien de conducteurs n'ont tués personnes,sachant qu'il y a de plus en plus de suicide sous les trains,trés agréable d'aller voir ou ce trouve le corps déchiqueté,d'appelé les pompiers et la police,aprés c'est conduite au poste de police pour enquéte,puis a l'hopital pour voir si vous étes sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants.Si tout est normal,vous reprenez votre service sans aucun suivi psycologique.Voir une personne la nuit au milieu de la voie,freiner d'urgence,la percuter de plein fouet est un vrai traumasisme pour le conducteur,j'en connais qui avait un mental d'acier aprés avoir tuée 5 personnes recommencaient à conduire des trains,pour d'autres,c'étaient impossible,dépression,puis retour dans un autre service.Voila la vie trés intéressante d'un conducteur de train.Quant au salaire,il est loin d'étre mirobolent vu la responsabilittée,rien à voir avec un pilote d'avion ou un commandent de paquebots.Quant à la sécurité de l'emploi,c'est du pipo,une faute assée grave et c'est le renvoi automatique.
Si ont fait gréve,c'est pour défendre nos acquis,faire gréve n'est pas un plaisir,sachant qu'on n'est pas payé,en méme tant on défent tous les travailleurs du privé qui eux ne le peuvent pas,je sais on embéte, beaucoups de gens,mais on ne fait pas d'omelette,sans cassée des oeufs
.J'ai fait une gréve de 3 semaines,tous les jours sont pris en compte Samedi,Dimanche compris et ça fait trés mal a la fin du mois.On tappe toujours sur les cheminots,pourtant les aiguileurs du ciel,les commandents de paquebots,Ferry et bien d'autres,comme les militaires et les gendarmes partes entre 50 et 55 ans.Ces derniers ne font pas gréve,mais aussitot dans le civil;ils ont des emplois réservés et la personnes ne dit rien,pourtant,c'est le travail d'un jeune qu'ils prennent,et il cumul salaire et pension.Normal a votre avis?
Je n'ai pas écrit que les cheminots sont ou étaient trop payés. D'ailleurs, le terme "cheminots" recouvre tant de professions différentes et tant de spécificités professionnelles qu'il est impossible de proférer une telle affirmation.
Ce que j'ai écrit en revanche, c'est que le calcul du montant de la retraite donc le régime de retraite à la SNCF mais aussi à la RATP et dans la fonction publique est plus favorable que dans le privé.
1/ Public : calcul de la retraite sur les 6 derniers mois d'activité
2/ Privé : calcul de la retraite sur les 25 meilleurs années, ce qui est très objectivement moins avantageux.
Vous évoquez les conditions de travail. Il y a fort longtemps qu'il est évident pour tout le monde que l'Etat est un très mauvais patron... Exigeant avec les entreprises privées et mauvais gestionnaire de ses salariés pour ce qui le concerne.
Concernant la grève, c'est un droit démocratique. Il n'y a donc aucune honte ni aucun problème à faire grève. C'est aussi la preuve d'échec d'une négociation.
Dans le cas présent, s'il y a grève, c'est, de mon point de vue, tout simplement parce que l'hôte de l'Elysée en a décidé ainsi... Réforme vite faite, mal faite !
C'est vrai que les retraites du secteur public sont calculées sur la base des 6 derniers mois d'activité tandis que celles du secteur privé sont calculées sur la base des 25 meilleures années. Mais c'est dans l'intérêt des uns et des autres qu'il en soit ainsi !
A qualification égale, les salariés de la fonction publique gagnent moins que ceux qui travaillent dans le secteur privé. La différence est même très grande en début de carrière. En revanche, les fonctionnaires ont la sécurité de l'emploi et une évolution de carrière à peu près linéaire. Ce qui fait qu'en fin de carrière, leurs revenus arrivent à peu près aux niveaux de ceux du privé. En conclusion, sur l'ensemble de leur carrière, les fonctionnaires paient leur sécurité d'emploi par le fait même qu'ils gagnent moins. Calculer leur retraite sur la base de leurs 6 derniers mois n'aboutit finalement qu'à les mettre au même niveau de retraite que ceux qui travaillent dans le privé.
Le secteur privé est quant à lui caractérisés par l'insécurité de l'emploi. Au fil des pertes et changements d'emplois, les revenus de celui qui travaille dans le privé peuvent ainsi considérablement varier en "dents de scie". Prendre en compte les meilleures années et non pas les dernières années ou derniers mois, ni même la moyenne générale, est évidemment bénéfique pour les intéressés !
Faut-il que j'illustre mon propos par des exemples concrets ? Je pense que tous ceux qui réfléchissent un peu auront compris que, dans la période de crise actuelle qui entraîne beaucoup de chômage, ce traitement différencié protège avant tout ceux qui travaillent dans le secteur privé !
On pourrait parler des autres différences qui existent dans les retraites des uns et des autres. Plafonnements dans certains cas, problèmes de réversion en cas de décès, etc… Là encore, ça répond, à la base, à une recherche d'équilibre dans les intérêts des uns et des autres.
Alors, de grâce, évitons les idées préconçues et les jugements à l'emporte-pièce !
Bonsoir.
je suis entiérement d'accord avec vous deux,dans la fonction publique la retraite est calculée sur les 6 derniers mois de salaire,je reconnais que la méme chose devrait étre faite dans le privé,ce qui serait tout à fait logique et ça nous remettrais a peu prés sur un piéd d'égalité,les salaires du publique sont quant méme inférieur au privé,bien sur c'est difficile de comparer les métiers à la SNCF,entre un guichetier dans un beau local et un cantonnier sur la voie,il n'y a pas photos.
De toute façons pour remplir les caisses,il faudras que les cheminots comme les gens du privé acceptent de partir plus tard en retraite,mais c'est difficile quant ont voit toutes les boites qui ferment avec la délocalisation,beaucoups de travailleurs de 50 ans çe retrouvent sur la touche,difficile de retrouver du travail.A 50 ans ont est trop vieux et pourtant ont à des compétences,si un jeune çe présente,il n'a pas d'expérience et se retrouve aussi sur la touche,dans ses conditions on auras du mal a avoir moins de 3 millions de chomeurs,il y a aussi le fait que beaucoups de chomeurs préférent restés aux chomage,que travailler pour le Smic.
Il faudras bien trouvé une solution pour sortir de la crise,mais quelque soit le Gouvernement,ce sera bien difficile.Enfin restons optimistes ,ce n'est peut étre q'une situation qui ira en s'améliorant,encore faudrait il que la droite,comme la gauche coopére ensemble,au lieu de se tirer dans les pattes,il y surement des bonnes idées de chaques cotés.Ceux qui nous gouvernent devraient montrer l'exemple,mais ce sera surement
Kénavo à tous
difficile
Jeanzyscan, tu parles d'établir les retraites des salariés du privé sur la base de leurs derniers mois d'activité…
Je prends l'exemple d'un gars qui a travaillé de l'âge de 20 ou 25 ans, jusqu'à l'âge de 50 ou 55 ans, dans une grande boite privée, avec un très bon salaire, et qui se retrouve lourdé pour des raisons économiques. Si ensuite, il est contraint de n'accepter que des emplois bien moins rémunérés, je trouverais anormal que ce soit exclusivement sur la base de ses derniers salaires que sa retraite soit calculée !
L'Observatoire des retraites (organisme qui, de par sa composition, ne peut être suspecté de complaisance particulière à l'égard des fonctionnaires) admet qu'à niveau de qualification identique, il n'y a pas de différence notable entre les retraites des salariés du privé et du secteur public. Pour les professions libérales, c'est autre chose.
Ce qui me chagrine le plus, c'est que le niveau de vie de ceux qui touchent les plus petites retraites ne cesse de s'améliorer alors que le niveau de vie des travailleurs qui touchent les plus petits salaires ne cesse de se détériorer. Là encore, c'est un fait reconnu par l'Observatoire des retraites.
De mon point de vue, le vrai courage politique consisterait à dire qu'on ne peut plus accepter la paupérisation actuelle des petits travailleurs et que, dans le contexte actuel, la solidarité nationale impliquerait que les plus hautes retraites soient fortement diminuées (tous secteurs confondus et notamment celles des hauts-fonctionnaires).
Jeanzyscan, veuillez m'excuser pour ce tutoiement intempestif. C'est un lapsus qui provient du fait que je fréquente par ailleurs un forum, consacré aux loisirs, dans lequel il est d'usage de se tutoyer.
Pierre Saint.
je suis entiérement d'accord avec toi,pour l'exemple d'un gars qui a travaillé dans une grande boite dans le privé,avec un bon salaire,et poutant c'est ce qui ce passe à la SNCF,entrprise ou je travaillais.La retraite des cadres qui partent à 55 ou 60 ans doit étre intéresante,méme si ses derniers sont moins remunérés que dans le privé,rien à voir avecla mienne parti en tant que tecnicien d'entretien,à 55ans en ayant cottisé 35 ans.Je ne me plaints pas,c'est un choix que j'ai fait en rentrant dans la boite à 20 ans.Je ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre.
Tu peut me tutoyer,la premiére régle qu'on apprend en rentant à la SNCF,c'est de tutoyer ses compagnons quelques soient leurs ages,difficille au début,quant les gars ont 25 ou 30 ans de plus,mais on si fait rapidement,autrement les anciens nous engueulaient.Dans les années 80-90,ont étaient commendés par des chefs qui avaient de l'expérience et qui n'avaient pas peur d'aider les compagnons,rien a voir avec les années 95-2000,ou l'ont étaient commendés par de jeunes chefs sortis des grandes écoles ,qui ne connaissaent rien au boulot et qui n'arrétaient pas de nous emmmerdés,tout juste si ont pouvaient allés pissés,sans avoir une réflection,n'étant plus sur sa machine a travailler.Les conditions de travail ne seront jamais les mémes que dans le privé,la SNCf seras toujours en retard vu le matériel qu'ont utilises,j'ai travaillé dans le privé avant de rentré a la SNCF et c'était déja le jour et la nuit
Kénavo
Toutes ces questions de retraites sont passionnantes. Vouloir l'égalité en la matière, n'est pas dans la nature des choses. Il y aura toujours des disparités et donc, des inégalités. C'est ainsi ! Cependant, Pierre à raison dans son billet. Le vrai problème auquel il faut s'attaquer c'est l'emploi et en particulier l'emploi des jeunes et des seniors. Tout le reste n'est que littérature ! Pour ma part, je suis pré-senior (47 ans)et chef d'entreprise. Je ne me paie plus depuis plusieurs mois pour sauver ma boite et vais probablement être amené quand même à déposer le bilan. Je ne sais pas si je retrouverais une activité aussi facilement mais je sais que je n'aurai pas un centime d'euro d'allocation chômage (Ce n'est pourtant pas faute d'avoir cotisé plus de 20 ans et d'avoir gràce aux emplois que j'ai créé alimenté les caisses des Assedic). Alors la retraite, pensez-donc !
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