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mardi 4 octobre 2011

Dexia : le premier domino tombe.

C’est parti… A l’endroit où finalement le système s’avère le plus fragile depuis maintenant des années. Dexia, l’empoisonneuse des finances des collectivités publiques ( enfin une des banques empoisonneuses ) part en vrille. En 2008 ( subprimes obligent ), Dexia étranglée par un besoin de financement à court terme de 265 milliards d'euros impossible à satisfaire sur un marché en crise avait été reprise en main par Pierre Mariani ( coût du sauvetage 6,5 milliards d'euros ). En trois ans, le nouveau patron était parvenu à réduire ce besoin à 96 milliards… Effort colossal mais insuffisant. Avec la crise des dettes souveraines l’argent ne circule plus car tous les opérateurs financiers se suspectent les uns les autres d’être à la limite de faillir.
Le dernier conseil d’administration de Dexia a donc décidé de vendre les actifs de la banque par appartements avant que les investissements problématiques ne compromettent les perles que détient encore la société. La mort… Mais auto administrée.
Selon le Figaro, la Caisse des Dépôts, La Banque Postale et Dexia sont parvenus à un accord. Le portefeuille de prêts aux collectivités locales françaises va ainsi être repris par une entité détenue par la Caisse des dépôts et La Banque Postale pour un montant d’environ 80 milliards d’euros d’actifs. Voici nos collectivités publiques débitrices vis-à-vis d’organismes moins exotiquement rock ‘nd roll que Dexia ! Pour ces dernières et pour éviter de convaincre des élus naïfs ou inconséquents, il semble raisonnable d’espérer que la nouvelle entité ne proposera plus ses « fameux » crédits structurés.
Les actifs rentables ne devraient pas trop trainer sur le marché financier. Mais pour les actifs pourris ( montant estimé : 95 milliards d'euros ), c’est une autre paire de manche. La solution mise en œuvre devrait s’apparenter à une solution « à la Crédit Lyonnais ». Regroupés dans ce que monsieur Lémarchet appelle une « bad bank » ( ce qui suppose donc qu’il en existe des bonnes ) ces « actifs » nommés ainsi alors qu’ils ne représentent que des pertes potentielles y attendraient des jours meilleurs pour être progressivement bazardés un jour ou monsieur Lémarchet sera mieux luné ou aura fini de fumer la moquette bouclée de son salon. Notons au passage que si les fonds pourris de Dexia se soldent de la même façon que ceux du Crédit Lyonnais, la perte finale pourrait n'être QUE de 45 à 50 milliards... A se répartir entre contribuables belges et contribuables français selon des modalités encore à définir. Fin de l’histoire…
Oui… Mais non…
Comme le risque de collapse de la bad bank va rester au plus haut pendant des mois et des mois, les états belge et français, actionnaires de Dexia devraient être sollicités pour accorder leur garantie au montage d'une telle structure de « défaisance ». Voici une mauvaise nouvelle à un moment où tous les états de la zone euro cherchent par tous les moyens à réduire leur endettement… Mauvaise nouvelle qui confirme la facheuse tendance du libéralisme incontrôlé : nationalisation inévitable des pertes pour éviter le pire et privatisation des profits quand l'horizon se dégage.

PS : une « bonne nouvelle » pour ne pas nous quitter fâché. Les agences de notation qui ont, quoi qu’elles prétendent, contribué à infecter le système financier mondial en attribuant à bras raccourci leur fameux triple A à des produits toxiques, se font poursuivre en justice par des collectivités territoriales de par le monde. Ces collectivités les accusent, à mon avis à juste titre, de les avoir trompées en attribuant d'excellentes notes à des produits financiers pourris.  Lire l’excellent article du Figaro.
A lire aussi la saga de la CAECL à Dexia pour comprendre comment ce « monstre » a pu croître dans l'indifférence générale.

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