L’UE vient d’effacer la moitié de la dette grecque. Enfin serais-je tenté d’écrire. Les banques dites « systémiques » ( en français dans le texte : celles dont le système bancaire européen et donc français ne peut pas se passer ) vont être recapitalisées avec garantie des états membres. Le fameux fond de stabilisation qui ne stabilisait pas grand-chose avec 440 milliards d’euros de dotation se voit doté de 660 milliards supplémentaires à 1 000 milliards ( pour information : dette publique italienne => 1 200 milliards ) Et si les bougies déposées en offrande aux saints patrons des banquiers ( Saint Matthieu et Saint Michel Archange ) remplissent leur office, un fond privé devrait voir le jour, probablement financé par la Chine ( moyennant quelles contreparties ? ) pour venir boucher les ( gros ) trous restants. Mais comme tout cet argent ( à l’exception des pépettes chinoises ) ne sont que des dettes, la solution mise en œuvre ne consiste que dans le creusement d’un nouveau trou financier pour boucher les précédents.
Un exemple. Les banques détiennent des obligations d’état ( considérées jusqu’alors comme un placement de père de famille ). Les états demandent aux banques de valoriser dans leurs comptes ces emprunts au « prix du marché » ( où l’on reparle de monsieur Lémarchet ). Ces dernières devraient donc comptabiliser les obligations grecques à environ 46% de leur valeur d’émission, celles de l’Espagne et de l’Italie aux environs de 80%, et peut-être, dans un avenir très proche, les françaises à 90%, ou 95% …
Mais quand les états retourneront voir les banques, celles-ci se rappelleront de cette manipulation financière. Elles auront alors beau jeu de réclamer des intérêts plus élevés aux états compte tenu du risque financier qu’ils représentent. Il est bien connu que l’on ne prête ( pas cher ) qu’aux riches ! Contribuables à vos portefeuilles. Les banques, toujours elles, devront ( avant le 30 juin 2012 ), trouver de quoi combler non seulement le « trou » comptable constaté à la suite de la dévaluation des emprunts d’Etat, mais aussi augmenter leurs fonds propres de 6% à 9% ( normes dites de Bâle 3 : pour 100 € prêtés, obligation d’avoir 9 € en « caisse ») soit 106 milliards d’euros à trouver dont 10 % pour les banques françaises…
Pour boucher ce trou, les banques devront se serrer la ceinture :
- baisse des dividendes, des bonus ( ce qui est une bonne chose ),
- réduction des coûts de fonctionnement ( licenciements en perspective ! ).
Mais aussi :
- faire appel à l'inévitable monsieur Lémarchet,
- avoir recours à des aides gouvernementales si les trois leviers qui précédent s’avèrent insuffisants,
- voire un recours au fond de stabilisation pour les pays en faillite ( Ex : la Grèce ).
Nous voici donc dans la situation des Shadocks… On creuse des trous pour boucher d’autres trous… Mais gardons espoir car comme le dit une maxime de ces braves bêtes « En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a des chances que ça marche »
Alléluia !
2 commentaires:
De nouveau, félicitations pour tous vos commentaires.
Un détail : 440 plus 660 égale 1100.
Nous aurions donc gagné 100 millions.
C'est bon à prendre.
Bien à vous.
Denys Renoult.
Hargh...¨Pour la 1001 eme fois... On ne se relit jamais assez !
Et plus sérieusement : merci de votre vigilante attention.
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