Mais qu’est-ce que c’est que cette banque ? Un endroit formidable où, par exemple, un quasi retraité de la variété française a pu réaliser ce montage financier. A savoir. Temps 1 : vente de son appartement dans un quartier chic de Paris pour 5 millions d’€uros. Temps 2 : placement des fonds dans des produits « hautes performances » de Iceave. Par hautes performances, il faut entendre des promesses de rendement « à la Madoff » et une fiscalité inodore, incolore et sans saveur. Temps 3 : octroi d’un crédit à taux variable pour racheter son sweet home. Bref, des montages que l’on peut trouver au premier guichet de La Banque Postale ou que peut vous proposer l’employé de base BNPParibas…
La première ministre du gouvernement de coalition de centre gauche Johanna Sigurdardottir a souligné que ce résultat était « un choc » pour le gouvernement mais aussi pour le parlement dont 70% des députés avaient approuvé l'accord avant que le chef de l'état, refusant de le ratifier, ne le soumette à un référendum.
En mars 2010 les Islandais avaient massivement rejeté, à 93%, une première version de cet accord qui était moins favorable pour l'Islande d’où renégociation avec les Brits et les Bataves. L'accord Icesave ( tant le premier que le second ) visait à structurer le remboursement convenu avec ces deux pays qui ont indemnisé les victimes. Victimes innocentes forcement dans la mesure où, loin de vouloir fuir la fiscalité de leur pays d’origine, elles ne voulaient que prendre l’avion pour se rendre à leur banque, voire embarquer sur un brise glace pour rejoindre le DAB le plus proche…
L'économiste et professeur à l'Université d'Islande Gudmundur Olafsson, a prédit qu'une victoire du « non » portera le conflit devant l'AELE ( Association européenne de libre-échange ) et les Islandais auraient très gros à perdre.
Pour les partisans du " non ", sur leur site , « il n'y a jamais eu d'obligation légale pour les citoyens islandais d'assumer les pertes d'une banque privée ».
Outre les tensions diplomatiques générées par les discussions entre Reykjavik, Londres et La Haye, cette affaire Icesave a profondément divisé le pouvoir islandais, le chef de l'État s'opposant au Parlement et au gouvernement. Dites donc, un chef d’État, un premier ministre, un gouvernement, des députés qui tirent chacun dans leur sens, ça ne vous rappelle rien… Mais revenons à nos glaçons islandais.
Le président Olafur Ragnar Grimsson, s'appuyant sur des pétitions de dizaines de milliers de signataires contre l'accord, a joué à l'irréductible viking et a refusé à deux reprises de promulguer la loi Icesave. Les deux fois elle avait pourtant été adoptée par les députés.
Le nouvel accord permettrait à l'Islande d'étaler ses paiements jusqu'en 2046 à un taux de 3% pour le 1,3 milliard d'euros dû à La Haye et de 3,3% pour les 2,6 milliards dus à Londres.
A l'échelle des habitants de ce pays, l'accord représente une dette de près de 12.200 euros par habitant, hors intérêts. Dette en partie couverte, fort heureusement pour le contribuable islandais, par des actifs de la banque faillie Landsbanki, maison mère d'Icesave, ce qui réduira la facture.
En conclusion, il est fort probable qu’au final les islandais paieront la note due au laxisme de leur système financier, laxisme favorisé par leurs précédents gouvernements introduisant ainsi une nouvelle évolution du capitalisme moderne : privatisation des profits, nationalisation des pertes. Tant il est vrai qu'en dépit d'un référendum, il est toujours possible à un gouvernement de passer outre la volonté populaire... Rappelons nous du Traité de Lisbonne...
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