Voter, un devoir ignoré et un privilège méprisé par 56% des électeurs

Ce qui devait arriver est arrivé, l'abstention a atteint un niveau record. Dire que j’avais prévu une abstention comprise entre 40 % et 45 % ! J’étais hélas loin du compte. Sur les 21 millions d'électeurs qui étaient appelés à se déplacer, seuls un peu plus de 7,6 millions ont fait l'effort d'exercer ce privilége que d'autres tentent d'acquérir en versant leur sang ! 
Concernant le vote à proprement parlé, difficile, même en se grattant fortement et longuement la tête d’en tirer des enseignements tant au niveau « micro » ( quid pour Saint-Pierre Quiberon en 2014 ? ) qu’au niveau « macro » ( quid pour les élections présidentielles de 2012 ? ) , même si les votes d’un tiers de l'électorat auront toujours plus de sens qu'un échantillon plus ou moins représentatif dont les sondés sont recrutés par une sorte de jeu primé ( Louis Harris Interactive ). En 2009, les élections européennes avaient vu l’abstention friser les 60% ( 59,35% ).
Donc, « ça aurait pu être pire » ! Mais il reste très difficile, partant de ce fiasco démocratique de tirer des leçons pour 2012, à partir d’un scrutin qui aura vu se déplacer environ…18% du corps électoral total.
Ce qui est cerain, c'est qu'il ne se dégage aucun gagnant dans ce scrutin. Personne ! A commencer par la démocratie et accessoirement les partis de gouvernement et d’opposition, incapables de mobiliser.
Que l’on ne vienne pas m’objecter que le drame japonais et l’actualité tragique de la Libye sont des sujets qui mobilisent tellement l’attention des français qu’il nous est impossible de consacrer un quart d’heure pour prendre soin de notre pays !
Pas à la fête, la droite, qui allait à la bataille vêtue d’un string cachant pudiquement les couleurs du parti présidentiel, a vite fait de minimiser toute interprétation trop défavorables des résultats: « L'abstention est telle que c'est impossible de tirer d'enseignement national du scrutin » a souligné Jean-François Copé. Dans notre canton, le porte drapeau de la droite, candidat sortant dont je me demande toujours ce qu’il a fait pour la presqu’île durant son précédent mandat, s’achemine doucettement vers sa réélection dimanche prochain.
Le PS quant à lui croit avoir « gagné ». Au Grand Journal, sur Canal+ hier, Martine Aubry tâchait de s’en convaincre et de nous en convaincre ! Localement, servi par un tandem sans idée, il a prit une sérieuse veste et va s’en prendre une seconde dimanche prochain… Voici dont les édiles de Houat et de Saint-Pierre Quiberon vêtus chaudement jusqu'aux prochaines élections...
Le FN est à la fête. Nationalement et localement. Preuve qu'il y a un électorat qui se mobilise parce que ce parti a réussi, par des postures et des artifices, à se faire percevoir par certains d’entre-nous comme un recours possible à tous les maux dont souffre la France : chômage, insécurité, émigration, intégrisme religieux, faillite de la construction européenne…
C’est Mélenchon qui a trouvé, probablement sans le faire exprès, la bonne formule pour caractériser l’état de notre société, de notre pays : « Tout ceci ne tient que par la peinture » déclarait-il quelques jours avant le scrutin. Et la peinture, elle vient encore de s’écailler un petit peu plus…

PS : à la fois, quand Jean-François Copé préconise, dans sa conférence de presse de commentaire des résultats du premier tour, l'abstention comme une des solutions d'expression au deuxième tour des cantonnales...