Placide Vergès et Muzo Dumas

Je ne suis pas un gros consommateur de TV. Encore moins durant les Fêtes. Mais tous les jours j’essaie de visionner un « mini bloc » d’informations sur iTélé ou sur BMFTV. C’est devant cette dernière qu’un instant j’ai cru que le Jurançon accompagnant le foie gras et le champagne qui faisait glisser tout le reste m’avaient joué un mauvais tour.
J’ai du frotter mes petits yeux ébahis en voyant soudain surgir deux vieillards arthritiques que je pensais, à tort, couler des jours paisibles grâce à la retraite que leur versait la CNAM.
Mal fagotés dans des costumes fripés, deux vieilles épées ( probablement émoussées ) du barreau de Paris faisait les fanfarons devant des caméras sur le perron d’un palais d’Abidjan : j’ai nommé Jacques Vergès et Roland Dumas.
Leur mission : s’affairer à la réhabilitation de Laurent Gbagbo sur la scène internationale. Vergès ( biographie ) dans un tel bourbier après tout pourquoi pas ? Sa réputation et l’argent qu’il claque dans ses cigares ne viennent-ils pas des causes « étranges » pour lesquelles il loue ses services ? Dans ce cas précis ne déclare-t-il pas, sans rire, que : « … Une agression militaire est préparée par la France et les Etats-Unis afin de placer un gouvernement fantoche en Côte d'Ivoire comme dans tant d'autres pays… » De toute façon, cela fait tellement de décennies que Vergès joue contre la France qu’une fois de plus, une fois de moins, ce n’est pas très important.
Mais Dumas ( biographie ) ? Ancien Ministre, ancien Président du Conseil Constitutionnel ? Que compte-t-il gagner à défendre les affaires d’un poussah africain ? Qu'espère-t-il en faisant cause commune dans cette galère avec Marcel Ceccaldi par ailleurs avocat de Jean-Marie Le Pen ?
Condamné en première instance puis relaxé dans l’affaire Elf mais contraint à la démission de la Présidence du Conseil Constitutionnel, condamné, de manière définitive, à douze mois d'emprisonnement avec sursis et 150 000 euros d'amende pour complicité d'abus de confiance, dans le cadre de la succession du sculpteur Alberto Giacometti, (la Cour de cassation ayant rejeté son pourvoi le 10 mai 2007) voila un homme qui n’en finit pas de tomber…  La vieillesse est un naufrage disait De Gaulle.