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mercredi 26 janvier 2011

Le marketing compassionnel serait-il encore à l’œuvre ?

Une fois de plus, notre Président s’émeut d’un horrible fait divers. Loin de moi l’idée de ne pas souscrire à la tragédie de la famille et des proches de Patricia puisqu’il s’agit en l’occurrence de cette très triste affaire.
Mais… Demander à la justice de « Travailler très vite et très efficacement », ( Interview BFMTV ) c’est accréditer la thèse que la justice travaille comme elle veut. J’aurai tendance à croire qu’elle travaille plutôt comme elle peut.
En effet, ce Président qui presse la justice d’aller vite est comme tous ses prédécesseurs. Il n’accorde qu’un budget symbolique à cette charge régalienne de l’Etat : 0,19 % du PIB du pays soit 6,66 milliards en 2009 et 6,859 milliards en 2010 ( Source INSEE ) . Plus de justice, mieux de justice c’est probablement à ce niveau d’indigence, d'abord plus de moyens. Une étude a prouvé que sur 43 pays européens, la France se situait au 35 eme rang en matière d’efforts budgétaires pour ce ministère.
Par ailleurs, demander aux parlementaires de « prendre des mesures très vite concernant les délinquants sexuels », c’est faire croire que rien n’a été fait jusqu’à présent sur ce sujet. Les parlementaires des deux chambres et les précédents gouvernements apprécieront.
Je n’imagine pas que notre Président puisse avoir oublié la « loi renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs » du 10 août 2007, appelée aussi loi sur la récidive ou loi Dati issue du projet de loi du gouvernement Fillon, mis en œuvre par la garde des Sceaux, Rachida Dati, ( dont je ne suis pas un très grand fan pour autant ) et adopté par la Commission mixte paritaire le 26 juillet 2007. Adoptée quelques mois après la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, cette loi comporte trois mesures principales :
1/ l'instauration de peines minimales en cas de récidive, dites « peines plancher » ( Un an après le passage de la loi, les juges n'avaient appliqué des peines plancher que dans 51% des cas où elles étaient applicables contre 65% en appel ).  
2/ l'exclusion possible de l'excuse de minorité pour les récidivistes de plus de 16 ans;
3/ l'injonction de soins, notamment pour les auteurs d'agressions sexuelles.

Remarque : Selon une étude du chercheur Pierre Tournier du CNRS, la loi du 10 août 2007 devrait augmenter le nombre de prisonniers de 3000 chaque année et rien ne semble vraiment être anticipé quant à cet afflux massif ( extrait )  

Alors en l'espèce, si l'homme Nicolas Sarkozy peut s'émouvoir à juste titre, de quoi exactement veut nous entretenir notre Président ?

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