En deux chiffres, on comprend tout de suite que la Saur, c'est du lourd : 5, 5 millions de clients, 14 000 employés.
Cette entreprise appartenait au groupe Bouygues qui l'a revendu en 2005 à Paribas, via un fonds d'investissement pour la modique somme d'un milliard d'euros. Survient dans le paysage un banquier australien méchamment assoiffé : la banque Macquarie. La sus mentionnée se propose de racheter la Saur pour 2, 3 milliards d'€uros. Il faut dire que le business de l'eau, les Wallabies, ils connaissent un peu. Ils venaient de se payer, à cette époque, quelques pintes de flotte Outre Manche en rachetant Thames Water pour la bagatelle de 8 milliards d'€uros.
Branle bas de combat. En France, on boit français Môssieur ! L'Etat par le biais de la Caisse des Dépôts décide que le secteur est trop stratégique pour que de vils kangourous toujours royalistes idolâtres de sa Gracieuse Majesté de surcroît nous assènent ce coup du Saur !
Quelle entreprise peut garder notre eau tricolore ?
Retour en 2001. L'entreprise Séché (pour une histoire de flotte c'est pas très sérieux comme nom) est une belle PME spécialisée dans le traitement des déchets. Ses compétences attirent nos gouvernants qui décident de lui vendre une entreprise de produits toxiques. Dans la foulée, la Caisse des Dépôts cède à Séché les sociétés (répétez 32 fois les mots en italique avant de poursuivre votre lecture) qu'elle détient dans le secteur de l'environnement. Séché quadruple de volume. Séché gonfle et ainsi bodybuildée va être le chevalier blanc de la Saur qui reste, au moment du rachat, 4 fois plus grosse que son sauveur. Ainsi en décide la Caisse des Dépôts donc le gouvernement. Là ou l'histoire cesse d'être une belle "success story", c'est que la Caisse des Dépôts qui a mis le cash sur la table revend sa participation à Séché pour lui permettre d'acquérir 51 % ...à un prix d'ami. Ce qui n'est pas l'usage dans ce genre de transaction. L'accès à une majorité se paie toujours plus cher que sa valorisation. Mais au diable l'avarice. Après tout, ce n'est que l'argent du contribuable.
Alors maintenant à quoi ressemble le marché de l'eau en France. En apparence, c'est un marché concurrentiel puisque trois entreprises y opèrent : Veolia, Suez Environnement, et Saur-Séché. C'est un garantie pour le consommateur au moment où de grands contrats vont arriver à renouvellement (Paris, IdeF, Lyon, Marseille, ...). Certes...sauf que...Suez Environnement n'est pas au mieux de sa forme. Suite à la fusion GDF-Suez, la filiale de Suez devrait être revendue et la boîte navigue en ...eaux troubles Du côté de Saur-Séché, son endettement est tel après tous ces rachats qu'elle est esSauré voire asSéché !!! Allez encore une...Je n'y résiste pas...plus de cash - flots (hi, hi)
Chez Veolia, en revanche tout semble aller bien. Et voili et voilou...Heu, un détail encore, trois fois rien...La Caisse des Dépôts détient 10% du capital de Veolia...
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