C'est pas moi qui le dit

Grande marée, forte houle et rafales de vent jusqu’à 150 km/h : tous les ingrédients étaient réunis pour que la tempête du 8 et 9 mars soit exceptionnelle. Selon l’observatoire permanent du Service hydrographique et océanographique de la Marine, à Roscoff, la hauteur maximale du niveau d’eau a été atteinte le 10 mars, avec + 9,90 m, soit une surcote de 55 cm. En comparaison, le niveau des plus hautes mers théoriques, à Roscoff (coefficient 120) est de 9,77 m.

En déferlant sur le littoral, les vagues ont tout balayé sur leur passage, endommageant de nombreux ports bretons du nord au sud. Triste petit inventaire :

Port de Penmarch. Dans le pays bigouden, c’est le port de Saint-Guénolé, à Penmarch, qui a sans doute le plus souffert. La mer a détruit un mur protégeant le port de la houle d’ouest. Des vagues de plusieurs mètres de haut ont déferlé sur les quais endommageant bateaux, bâtiments de la criée et de la coopérative maritime ainsi que de nombreuses habitations. Il a fallu également dépolluer le site car près de 80.000 litres de gazole se sont échappés du dépôt pétrolier. La parole au maire, Madame Jacqueline Lazard « On a vécu cet événement comme une catastrophe de taille. On n’avait jamais vu cela depuis 30 ans. C’était comme un raz de marée ».
Douarnenez. La ville des penn sardinn a payé un tribut important à la tempête avec des conséquences économiques énormes. L’eau a envahi les rues et le port. Plusieurs établissements dont les viviers de l’Atlantique sur le port du rosmeur, la cure marine et la Thalasso ont subi des dégâts.

Presqu’île de Gâvres. Un mur de protection construit après la tempête de 2001 qui avait déjà provoqué des inondations n’a pas résisté à la force des déferlantes. Les habitants du quartier du Parc des sports, construit sur une ancienne vasière se sont réveillés le 10 mars les pieds dans l’eau salée.

Trégastel. Forum de la mer. Difficile de savoir si le complexe aquatique situé face à la mer rouvrira ses portes pour la saison. La grande façade vitrée a été en partie détruite et l’eau s’est engouffrée dans l’établissement. La direction compte sur la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour engager les travaux.
Le recul des dunes. Sous l’action des vagues et du vent, le sable se déplace le long du littoral mais lors des tempêtes ce déplacement prend des proportions plus importantes et aggrave l’érosion. Ainsi beaucoup de dunes ont reculé sous les assauts répétés des vagues en mars, dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan...

Je rappelle que ce sont les bans de sable en mer qui, dans les pires conditions météorologiques, stimulent le bris des vagues avant d’arriver à la côte, réduisant ainsi la hauteur des vagues qui atteignent à la côte. La capacité d’érosion des vagues est proportionnelle au carré de leur hauteur de crête, de telle sorte que si la hauteur des vagues est doublée parce que l’atténuation est réduite, la capacité d’érosion de ces vagues est multipliée par 4...Imaginez les dévastations occasionnées si les bancs de sable avaient été siphonnés par un cimentier en mal de granulats !

Donc, une fois encore...Opposez-vous au projet de Lafarge d'extraction de sable au large de Groix...