par lettre en date du
30 janvier 2008,
la commune de Saint Pierre Quiberon
a fait appel du jugement
au 16 janvier 2008,
sur le procès du naufrage de l'Erika.
Petit rappel de ce qu'était l'Erika.
- navire pétrolier de 184 m de long construit en 1975 au Japon. Poids en lourd : 37 300 tonnes. Propulsé par un moteur diesel de 13 200 CV, ce bateau naviguait sous pavillon maltais. Port d'attache La Valette, propriétaire Tevere Shipping.
- affretté par Total pour un transport de fioul lourd (officiellement des hydrocarbures aromatiques polycycliques -H.A.P.) entre Dunkerque et Livourne (Italie) il se casse en deux le 12 décembre 1999 à 37 km au sud de Penmarc'h
- entre 1975 et 1999, le navira a changé 8 fois de propriétaire.
Les experts agissant sous l'autorité conjointe de monsieur Georges Touret, administrateur général des Affaires Maritimes et de monsieur Jean Louis Guibert, secrétaire général de l'Institut Français de Navigation, concluront que l'état de la mer ne présentait pas de réel danger pour un navire de cette importance correctement entretenu.
Ceci étant posé, pourquoi Total doit être condamnée encore plus lourdement en appel ? Non pas parce que Total est riche voire très riche et que l'armateur italien, Panship (société de gestion technique du bateau) et R.I.N.A. (société de classification en charge du controle technique) sont tous les trois quasi insolvables à ce niveau de responsabilité. Non pas parce que c'est une occasion pour les collectivités locales et le gouvernement de "surtaxer" un des mastodones du CAC40.
Total doit être financièrement frappée encore plus durement car :
1/ Si des bateaux comme l'Erika sillonnent encore le globe, c'est parce qu'ils permettent des transports à coûts extrêmement réduits. Ces poubelles n'existent que parce qu'elles trouvent des clients comme Total pour les remplir. Dans une économie libérale, c'est la demande qui créee l'offre...Total doit assumer ses choix en matière de référencement de fournisseurs. "C'est le jeu ma pauvre Lucette !"
2/ Total a menti sur la nature de la cargaison. Outre le fioul lourd, des analyses effectuées par le laboratoire Analytika d'échantillons de rejets côtiers et de pompage de cuve révélent la présence de chlorure d'ammonium quaternaire. Pour être plus clair, ce type de saleté provient soit de boues de forage, soit de déchets de raffinerie. C'est dans ces deux produits que l'on trouve cette molécule chlorée. Dans ce cas, c'est 4 000 tonnes de ces dêchets INTERDITS D'EXPORTATION que trimbalait l'Erika. (Voir l'enquête de Willy Colin et Antoine Placier journalistes d'invertigation sur FR3).
Quelques chiffres pour finir. Le binôme Erika-Total c'est :
- 400 km de côtes françaises souillées du Finistère à la Charente Maritime.
- entre 150 000 et 300 000 oiseaux mazoutés à mort.
- 250 000 tonnes de dêchets à traiter
- 20 000 tonnes de fioul balancées dans l'Océan Atlantique avec une teneur en HAP de 0,5 % soit 10 tonnes de produits cancérigènes.
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