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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

jeudi 2 décembre 2010

Honte sur les fonctionnaires européens

L'Europe n'en finit plus de colmater les brèches de ses Etats membres empêtrés dans la crise économique. Une fois le « sauvetage » de la Grèce effectué, Irlande a dévissé en dépit des assurances de nos politiques qui bombaient le torse. Une fois l'Irlande en faillite et après l'adoption du plan de sauvetage, pendant quelques heures, nos dirigeants ont affirmé avoir évité « le pire ». Mais le spectre des difficultés portugaises a ressurgi aussi sec et avance déjà vers nous, petite réplique à l'avant garde du cataclysme espagnol qui ne manquera pas de suivre… Puis l’Italie viendra à son tour grossir le rang des états européens en faillite annonçant la chute imminente de notre pays dans un marasme profond.
La crise économique actuelle révèle tous les travers de cette construction européenne, vaste zone molle, sans colonne vertébrale politique qui privilégie l’économie « financière » à l’économie réelle, appauvrit les peuples qui la composent, accroit les inégalité et ne sert, au final, que ses intérêts.
Pendant que le Titanic européen coule de plus en plus vite, en haut, dans son poste de pilotage, l’austérité, la rigueur, le goût de l’effort et du sacrifice n’ont toujours pas cours.
En effet, i y a quelque chose d’obscène à apprendre que :
- La Cour de Justice européenne vient de donner raison aux fonctionnaires européens pour imposer une augmentation de leur traitement de 3.7% l’an prochain.
- La Commission Européenne se bat avec les Etats pour obtenir une augmentation de son budget de près de 6% alors que les Etats membres veulent la plafonner à 2.9%.
Si c’est la crise pour les Etats qui doivent tailler dans leur budget, ça ne l’est pas pour cette Europe technocratique, sans âme et sans pudeur.
Quels mots peuvent qualifier cette indécence putride ? Les mêmes fonctionnaires ( déjà très bien payés au demeurant ) imposent aux Etats membres un traitement de cheval à base de baisses de salaires, de diminutions des prestations sociales et de hausses d’impôts massives ( alors que dans la zone euro, 2/3 de la croissance est assurée par la consommation ), ces mêmes fonctionnaires osent recourir à la justice pour augmenter encore leur traitement ! Aucune compréhension. Aucune fraternité dans l’effort. Rien. En signe de solidarité, ils devraient avoir la décence de faire un geste de vis-à-vis de tous ces peuples dont ils sont les enfants. Mais non, les efforts ne valent que pour les autres et surtout pas pour eux qui vivent isolés, coupés de réalités.
Il est proprement révoltant que les oligarques européens ne saisissent pas l’indécence d’un tel comportement. Comment peuvent-ils être aussi égoïstement stupides pour ne pas comprendre qu’ils sont en train trancher la main qui, au final, les nourrit ? Il est évident que les peuples vont finir par se révolter contre une construction européenne aussi cynique. Si nous ne pouvons pas, hélas, espérer une violente réaction de notre Président de la République et de notre gouvernement sur le sujet, espérons ardemment que les candidats en 2012 à la magistrature suprême incluront cette remise au pas dans leurs programmes. De cette Union Européenne technocratique, arrogante, égoïste, nous n’en voulons pas. Il faut la refuser de toutes nos forces. Elle tue à petit feu l’idée même d’Europe en ne donnant pas l’exemple, en exigeant des autres des efforts qu’elle refuse de faire de son côté.
De cette coupable erreur se dessine une belle leçon sur les dangers d’une construction supranationale. Elle est inefficace économiquement et ceci à double titre :
- Une seule politique ne peut pas convenir à des réalités aussi différentes que les réalités Françaises, Irlandaises ou Portugaises...
- Elle n'a aucune vraie volonté politique. Comment en effet, accepter de financer l'Irlande à hauteur de 85 milliards d'euros sans exiger de son gouvernement un relévement significatif du taux de l'impôt sur le bénéfice des sociétés maintenu artificiellement à 12, 5 % taux si incitatif à la délocalisation pour les entreprises du continent ?  

Tout ceci creuse un fossé abyssal entre les peuples et les élites.

C'est aussi sur leur vision de l'Europe qu'il faudra juger nos candidats à l'élection présidentielle...

5 commentaires:

Padrig a dit…

Comment? Vous n'aimez pas l'Union (soviétique) et son politburo?

Pourtant c'est une organisation très démocratique à la constitution adoptée à l'unanimité du peuple français....

Ici Radio Kerhostin a dit…

J'aime l'Europe et aussi mon pays. Ce qui n'est pas incompatible.
Mais je n'aime pas l'Europe que nous ont construit nos politiques, cette zone de libre échange sans autre croyance que celle des marchés financiers...

Padrig a dit…

Ah! Mais Il y a méprise! Je ne faisais pas allusion à l'Europe!...

Quand je pense "Europe", je pense à .. Mozart, Ronsart, Platon, Schopenhauer et beaucoup d'autres...

Quand je pense "Eurarchie", je vois les camarades Kossyguine, Brejnev, Staline, Beria, Jdanov (on n'a pas encore eu leur équivalent à ces deux là...)se profiler sur la "ligne bleue des Vosges"...

Pierre Saint a dit…

Les technocrates et les juges ont respectivement en charge d'appliquer et de veiller à ce que soient appliqués les lois et les règlements. C'est vrai au niveau des nations, tout comme c'est vrai au niveau de l'Union européenne. Si les lois ou les règlements ne sont pas satisfaisants, c'est aux élus politiques qu'il revient de les modifier et à eux seuls !

Le traitement des fonctionnaires européens est en fait soumis à un système d'indexation basé sur des critères bien précis qui ont été validés par les instances politiques européennes. Ni par des technocrates, ni par des juges. La Commission européenne (technocratique) est donc contrainte de faire appliquer ce qui est inscrit dans les textes. C'est son rôle. C'est également le rôle du Tribunal de justice de l'Union européenne que de donner tort aux représentants des Etats, siégeant au Conseil de l'Union européenne, qui avaient remis en cause, de façon totalement illégale, ces accords dûment inscrits dans les textes.

Reste la clause d'exception qui prévoit que ce système d'indexation puisse ne pas être respecté "en cas de détérioration grave et soudaine de la situation économique et sociale constatée à l'intérieur de la Communauté".

La situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement aurait pleinement justifié que cette clause d'exception soit mise en avant ! Pourquoi ne l'a-t-elle pas été ?

Certains crient haut et fort que le Président de la Commission européenne aurait dû prendre l'initiative de faire jouer cette clause d'exception. Je fais partie de ceux qui disent au contraire qu'un choix aussi lourd de sens politique n'incombe pas à une instance technocratique telle que la Commission européenne. Justement, parce que les technocrates n'ont pas à se mêler de faire des choix politiques !

C'était au Conseil de l'UE, c'est à dire aux représentants de nos gouvernements, de prendre l'initiative de faire jouer cette clause. Parmi les raisons qui pourraient expliquer pourquoi le Conseil de l'UE ne l'a pas fait, il y en a de bonnes et de moins bonnes.

Parmi les bonnes, il y a que le système d'indexation a été prévu pour que les traitements des fonctionnaires européens évoluent comme ceux des fonctionnaires d'un ensemble de 8 pays membres de la Communauté européenne, parmi lesquels figure la France. Les traitements des fonctionnaires européens ont ainsi été augmentés parce que ceux des fonctionnaires de ces 8 pays avaient eux-mêmes augmenté, en moyenne, au cours des années écoulées. Et tout le monde admet que les traitements des fonctionnaires européens devraient stagner, voire diminuer, dans les années à venir, pour des raisons symétriques, suite à des stagnations et des diminutions intervenues dans les traitements des fonctionnaires de plusieurs pays. Encore aurait-il fallu prendre la peine de l'expliquer clairement !

Faire jouer cette clause d'exception aurait néanmoins été une mesure hautement symbolique, destinée à montrer l'exemple de la conduite à tenir dans tous les pays et à mieux faire accepter les mesures de rigueur qui s'imposent à l'intérieur de chacun d'eux. Le manque de détermination et le manque de courage politique constitue donc à mon avis des raisons qui ont aussi joué un rôle. De mon point de vue, nos représentants politiques, au plus haut niveau, ont encore raté un coche !

Reste le Parlement européen. Il peut destituer le président de la Commission européenne, ainsi que la Commission elle-même, s'il juge que cela est nécessaire, notamment en cas de mauvaise gestion. Mais encore une fois, dans l'histoire dont nous parlons, ce n'est pas la Commission européenne qu'il faut incriminer !

Ici Radio Kerhostin a dit…

Je suis d'accord avec vous. Le coche a été, une fois de plus raté.
Je ne citais la Comission Européenne, non pas par rapport à l'augmentation du salaire des fonctionnaires mais par rapport à sa demande d'augmentation budgétaire. En admettant même que cette demande soit techniquement justifée, elle est totalement surréaliste dans le contexte que nous traversons.