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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

dimanche 3 octobre 2010

Pourquoi tant de haine ? Bonne question…


D’ailleurs c’est non pas à un questionnement auquel se livre l’Express cette semaine mais à une tentative d’explication. La haine existe en politique. Nous savons tous que c'est une de ses composantes. Elle était jusqu’à présent l’apanage de politiques qui luttaient entre eux pour des idées mais aussi pour l’obtention de pouvoirs et des privilèges y afférents : VGE vs Mitterrand et Chirac, Mitterrand vs Chirac, Chirac vs Balladur… pour ne citer que le plus haut niveau de l’état.
Mais dans le cas présent, il s’agit, à priori, d’une détestation massive d’un grand nombre vis-à-vis du Président de la République.
Essai d’explication…
Tout d’abord, les variables exogènes. Celles qui ne dépendent pas vraiment de Nicolas Sarkozy.
La mondialisation qui ronge notre agriculture, notre industrie et nos services, qui a fait basculer le centre du monde de l’Atlantique vers le Pacifique, cette mondialisation qui jette une ombre inquiétante sur notre avenir et surtout celui de nos enfants, ce choc et ses multiples et incessantes répliques qui secouent notre société, notre Président n’en est pas responsable c’est une évidence. Bien qu’aux niveaux de responsabilités qui sont et ont été les siens, il a, depuis 1975, contribué à façonner la société dans laquelle nous vivons.
Il en est de même pour la crise financière et morale qui ravage les économies occidentales. J’imagine sans peine que Nicolas Sarkozy préférerait être à la tête d’une nation en surchauffe économique avec un chômage inexistant et un taux de croissance de 5 % ! N’est pas l’Allemagne qui veut…
Quant à la situation dramatique de nos finances publiques, elle fait partie de l’héritage de la charge. Non pas de l’héritage chiraquien, mais de l’héritage national. En juriste de formation qu’il est, notre Président sait que l’acceptation (la revendication) d’un héritage est indivisible. En l’acceptant, il a accepté les actifs (et il y en a) et les passifs (et il y en a aussi…) et donc les critiques et les rancoeurs quant à cet héritage qu’il a contribué à construire au cours des quatre dernières décennies.
Autre phénomène extérieur, le rôle des média et notre appétit pour l’information devenue marchandise. L’information va de plus en plus vite, se défraîchit de plus en plus rapidement. Internet a transformé chacun de ses utilisateurs en média potentiel capables d’inonder le monde à flot continu. Tout est devenu sujet d’informations : la réunion du FMI à New York et l’assemblée générale d’une association de village… en passant par la visite d’un Secrétaire d’Etat dans une sous préfecture à l’occasion d’une fête républicaine. Ainsi les moindres phrases, faits et gestes présidentiels (de l’actuel Président comme de son prédécesseur et comme de son successeur) sont et seront épiés, reportés, colportés, déformés… repris en boucle jusqu’à plus soif ou jusqu'à ce qu’un autre évènement s’impose sur les « unes » pour une heure ou un jour… L’information est un pouvoir, c’est aussi, ne l’oublions pas un « business » et Nicolas Sarkozy fait vendre. Demandez donc à « Marianne » dont la une " Le voyou de la République " a dopé ses ventes hebdomadaires de 30 %.
Et last but not least comme disent nos amis anglo-saxons, quand on est le chef, le leader, de surcroit oint de l’onction républicaine du suffrage universel, on est à la fois responsable et à la fois coupable devant l’opinion publique, surtout en cas de problèmes.

Ainsi, vu de l’extérieur, c’est un peu " la faute à pas de chance " cette haine irréfragable de l’opinion publique vis-à-vis de notre Président.

Mais d’un point de vue endogène… ne porte-il pas une lourde part de responsabilité dans cette détestation ?

Probablement. Evidement…

Une des premières raisons de cette haine vient, selon moi, de la dégradation de la parole présidentielle. Ce que les " masses " (salariés d’entreprises, employés et citoyens de collectivités locales ou territoriales, françaises et français) attendent d’un " premier " c’est avant tout une exemplarité. En parlant " racaille ", en massacrant la langue française dans ses allocutions, Nicolas Sarkozy a contribué au relâchement généralisé de la parole publique. Il a contribué et contribue à ce que l’insulte, l’incivilité, la complaisance, l’agressivité avec recherche permanente de confrontation s’établissent durablement dans les composantes des relations humaines et sociales. " Croc de boucher pour Villepin ", " Gorge tranchée pour les héritiers à destination de Juppé ", " Descend me le dire en face  à un pêcheur désespéré du Guilvinec " Et j'en passe.  Il ne manque plus que le " Kesta ta ? Ta un blème ? " pour que la boucle soit bouclée... 
Au-delà de la parole, sa présidence, qu’il voulait gonflée de testostérone, s’est aussi fourvoyée dans des actes maladroits… dans le meilleur des cas.
L’exposition de sa vie familiale et sentimentale relayée pour certains de ses aspects dans les média par un publicitaire cacochyme… une erreur.
Les forts soupçons de népotiste dans le dossier de l’EPAD pour promouvoir son deuxième rejeton pas encore titulaire d’une licence de droit à la présidence du plus grand centre d’affaires européen… une faute.
Les relations ambigües avec le patronat (du séjour sur le yacht de V. Bolloré en passant par l’octroi des licences de paris en ligne, les rapports non clarifiés avec la famille Bettencourt, les maladresses du bouclier fiscal, le " management " des ministres…)… des erreurs ou des fautes.
La réforme (nécessaire) de la société française aux forceps… une erreur. Les suédois ont mis dix ans à mettre en place un régime de retraite stable, sûr et flexible, résultat d’un dialogue permanent entre les gouvernements successifs, la représentation nationale, les syndicats, les entreprises. Serions-nous, ou plutôt, notre gouvernement et notre Président, seraient-ils tellement plus intelligents et malins que ces Vikings pour mener à bien en quelques mois une réforme aussi importante ?
Et surtout, surtout… une vision inacceptable de ce que doit être la France. Une sorte " d’union nationale "  par le bas, par défaut, fondée sur des peurs et non des ambitions comme le dit justement Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France : " … C’est la tentative de construire un consensus par les formulations les plus archaïques de la xénophobie et du rejet de l’autre… "

Bien entendu, les média exagèrent. C’est d’ailleurs (un peu) le rôle de la presse d’opinion. Des faits et des analyses évidement partisanes. Le Figaro n’est pas Libération et inversement et heureusement.


Mais gardons-nous bien de prêter une oreille trop attentive aux hérauts de notre Président qui montent depuis quelques temps au créneau pour le défendre. En le présentant comme une victime des média, les Lefebvre, Moranno, Paillet et autres... ne font que défendre la main qui les nourrit.

7 commentaires:

jeanzyscan a dit…

Dans un an et demi les élections présidentielles.Sarkosy à été nommé président de la république,pas de chance pour lui,il tombe en pleine crise financiére,la bourse qui s'écroule et la mondialisation qui accentue le chomage en délocalisant plein d'entreprises à l'étranger.
Vu la conjoncture actuelle le PS devrait passer plus de temps à se redéfinir qu'a critiquer le gouvernement et a s'auto détruire.Benoit Hamon assistait à la manifestation parisiénne destinée à tenter de faire barrage à la réforme des retraites.Il a tenu les propos suivants au sujet de Dominique Strauss-Kahn qui s'est exprimé récement sur la retraite à 60ans(Stauss-Kahn fait chier de faire de telles déclarations,en plus d'étre à Washington à la téte du FMI,mais cette aile droite est marginalisée au sein du parti et ne pése pas autant q'elle voudrait le croire).DSK (fait chier) parce qu'il a dit que la retraite à 60 ans n'était pas un dogme,et qu'a terme,compte tenu de l'évolution des choses,de l'allongement de la durée de vie,de la disparition progressive des activités les plus pénibles.
Ce n'est pas vraiment classe,ni digne et peu en usage jusque la dans la bouche d'un porte parole du PS,alors que d'autre part,il parle de DSK comme "camarade" du parti socialiste.Q'uant pense Martine Aubry?je pense que Hamon est jaloux de DSK depuis que ce dernier a été nommé Directeur général au FMI par Sarkosy.Salaire 500 000euros par an,pour moi,c'est mon opinion DSK n'est pas pas socialiste,c'est un homme de droite.
Le PS va nous faire bien rigoler lors des élections primaire pour nommer un canditat,vu qu'ils se tires tous dans les pates.Martine Aubry,Ségoléne Royal,François Hollande et peut étre d'autres que j'oublie.Ce serait intérréssant de faire un pari,ça raporterait peut étre plus q'au loto?

steph a dit…

bravo pour votre analyse mr jeansycan .tous les gouvernement européen ,de gauche comme de droite ,ont subi la crise et la france s'en est pas trop mal tiré .Je n'ose même pas imaginé ce qu'il se serait passé si c'était ségo qui était au pouvoir .Au mieux idem mais j'ai des doutes . Pour les prochaines élections la droite ne vas pas être en reste s agissant de prendre la place du roi .Entre villepin qui va tirer la droite centriste ,les extrêmes droite qui ne se feront pas avoir deux fois et qui revoteront extrême coûte que coûte et les 2/3 ump qui vont vouloir ejecter sarko pour prendre sa place il risque d'y avoir du sport ! vivement 2012 !

jeanzyscan a dit…

Merci de m'avoir répondu Steph.
Comme vous le dite,vous n'osez méme pas imaginé ce qui se serait passé si c'était Ségo qui était au pouvoir,pour moi ce serait pire,cette femme na pas les compétences pour gouverner la France.
Déja pour l'élection de la présidence du PS,elle c'est tirée la boure avec Martine Aubry,maintenant,elles essayent de faire campagne ensembles en tirant sur la droite à boulets rouge,pour moi c'est du pipo,il y a trop de rivalitées entre elles.Sarko joue gagnant dans un fauteuil,son gourvernement ne peut pas s'attaquer à celui qui prend toutes les décisions de l'Etat,tous les ministres et secrétaires d'états,ne peuvent lui faire de l'ombre,sous peine de prendre un carton rouge et de se retrouver ilico-presto sur la touche,ils préférent dire Amen et conserver leurs place,on a vu Kouchner avec l'exemple des Roms,il était prés a démissionner car il était contre,mais il a préféré gardé sa place de ministre,ce dernier retournant sa veste facilement.On ne touche pas au Roi et malgré les critiquent,le Roi à des ressources et il est loin d'étre mort!
Les Syndicas appels a faire gréve contre la retraite à 62 ans,pour moi elle est inéductable,je suis en retraite,mais quant je travaillait,ont faisaient toujours gréve quant c'était la droite qui était au pouvoir,quant c'était la gauche qui gouvernait pas d'apel a la gréve comme par hasard.Martine Aubry a lancée les 35 heures sous le gouvernement Jospin,on voit le résultat,toujours autant de chomeurs,le pouvoir d'achats des travailleurs a baissé,c'est bien beau d'avoir du temps libre en plus,mais si on n'a pas d'argent,on ne peut en profiter pour prendre des vacances.Je pleins tous les travailleurs actuels,ils ont beaucoup de soucis a se faire,sans parler des jeunes pour qui ce sera encore plus difficile.
Kénavo

Ici Radio Kerhostin a dit…

Chers visiteurs et lecteurs...
Mon propos n'était pas de faire une comparaison entre un éventuel et virtuel président socialiste et notre actuel et réel Président.
Il s'agissait d'essayer de faire la part des choses entre ce qui n'était pas de la responsabilité directe de N.S. et ce qui relevait de sa directement de sa responsabilité.
Bien évidement, ni DSK, ni Royal ni d'autres n'auraient fait mieux pour gérer la crise que nous nous sommes ramassés en plein dans les dents. C'est ce que j'appelle les variables exogènes sur lesquelles, vu le poids de notre pays dans l'économie mondiale, il est quasiment impossible d'agir pour un président quel qu'il soit et d'où qu'il vienne.
En revanche, j'ai la faiblesse de croire qu'à droite comme à gauche, il y a probablement du "personnel politique" dont l'attitude et les propos auraient été plus adaptés à la fonction suprême.
Ceci étant posé, je vous rejoins pour penser que la course à la présidentielle qui vient de commencer risque d'être assez intéressante ! Espèrons que le candidat qui en sortira vainqueur soit à la hauteur, sur le fond et la forme de la tâche immense qui l'attendra !

steph a dit…

Je commence a ne pas etre de votre avis sur notre futur président .Personnellement je souhaite que ce soit un super incompétent et qu'il mette notre pays plus bas que terre .Comme ça fini l'assistanat de masse payé par ceux qui se lèvent tous les matins pour bosser ,fini les stock options ,les ministres qui s'en foutent plein les fouilles ,fini les retraites , etc .... Il faut un bon gros merdier pour remettre tout ça a plat .Le haut et le bas profitent de l'argent que le milieu gagne et comme les ressources du milieu commencent a s'épuiser le château va bien finir par s'effondrer sur lui-même .J'avais bien compris votre analyse sur les paroles de N.S et je suis de votre avis sur le fait qu'il ne soit pas représentatif du rang qu'il doit tenir verbalement .D'un autre côté c'est le seul président qui est tant allé au "contact" donc obligatoirement il y a un plus grand risque de dérapage surtout avec la traque médiatique où chaques mots et gestes sont filmés .Le "casse toi connard" serait passé inaperçu il y a 10 ans .Il est vrai que je n'imagine pas ces mots sortir de la bouche de chirac ou miterrand qui étaient plus représentatifs de la hauteur de leur rang mais les français(et le reste du monde) veulent des présidents proches du peuple(obama)auxquels ils peuvent s'identifier (encore une histoire de médiatisation)et bien on voit ce que ça donne !

Ici Radio Kerhostin a dit…

Effectivement, nous avons quelques points de divergence. Mais c’est l’intérêt de ces échanges.
Je ne partage pas votre analyse quant à la nécessité de mettre le système à bas. Pourquoi ?
Essentiellement pour une raison. Je ne pense pas un collapsus généralisé profite aux classes « moyennes » qui sont, je vous l’accorde, les plus faciles à tondre.
Dans la situation de crises violentes, historiquement les « classes gagnantes » sont soit les représentants politiques et militaires d’une ultra bourgeoisie richissime soit les représentants de la « classe laborieuse » qui s’empressent de confisquer le pouvoir et l’argent à leur profit.
En revanche, et l’exemple du Brésil le prouve encore si nécessaire, le développement économique avec un encadrement étatique adapté et le développement de l’éducation sont les meilleurs vecteurs de croissance de la démocratie et donc, au final de la justice sociale… Avec probablement des imperfections mais qui restent marginales donc acceptables.
Concernant Obama, sauf vouloir rabaisser ses qualités d’homme d’état, il est évident que les américains ont aussi voulu dans ce choix, renvoyer Double V Bush et sa clique au vestiaire… Pour un petit moment.
Et pour les Français, il me semble, mais je peux me tromper, qu’ils ne souhaitaient pas un « monsieur toutlemonde » pour les représenter. Ils, nous, voulaient du neuf. D’ailleurs les « marketers communiquants » de NS ne s’y sont pas trompés : la « rupture » était la thématique de sa campagne.

Pierre Saint a dit…

Nous sommes effectivement une majorité de Français à estimer que l'attitude et les propos de notre actuel Président ne sont pas toujours adaptés à la fonction qu'il occupe. Pour faire simple : ça manque souvent de hauteur et de recul. Pour faire encore plus simple : N.S. se comporte souvent comme un Français "moyen".

Le désamour actuel des Français vis à vis de leur président est certainement lié au fait que, dans la crise actuelle, ils prennent conscience qu'ils auraient avant tout besoin d'un président qui leur indique clairement la route à suivre : d'un président ayant assez de hauteur et de recul pour avoir une vision globale des problèmes actuels et des solutions à y apporter.

Or, au lieu de cela, on a un peu l'impression qu'il navigue à vue.

Certes la crise économique mondiale nous est tombée brutalement dessus. Mais justement, rappelez-vous…

Notre président actuel, fraîchement élu, n'avait de cesse de nous faire l'éloge du modèle américain. Rappelez-vous son rapprochement, qu'il voulait symbolique, avec le président Bush (dont les Américains ne voulaient déjà plus !), pour bien marquer sa rupture avec l'attitude distante de ses prédécesseurs à l'égard des Etats-Unis d'Amérique. Et puis, quelques mois plus tard, patatras ! Le "système" américain, que notre président nous donnait comme un exemple à suivre, plongeait dans le chaos, entraînant dans sa chute l'ensemble de l'économie mondiale.

On ne peut donc pas dire que ce soit vraiment un président "visionnaire". Pour m'exprimer avec familiarité, je dirais que depuis, il essaie de rattraper le coup mais qu'il rame sans trop savoir dans quelle direction il faut aller.

Vite, vite, on a besoin d'un président visionnaire pour 2012 !!!