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" SI JE SUIS UN SOT, ON ME TOLERE ; SI J'AI RAISON, ON M'INJURIE. " Goethe.

samedi 30 octobre 2010

Pantouflages à profusion ou la vie n’est pas dure pour tout le monde.

La réforme des retraites votée, Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy ( celui-là même qui fut à la manœuvre de A à Z sur le sujet ) peut partir tranquille. Dimanche dernier, il expliquait qu'il quitterait l'Elysée prochainement, et reprendrait son métier d'entrepreneur, grâce, notamment, à une fortune personnelle accumulée AVANT son entrée à l'Elysée. C’était une bonne nouvelle. ! Voici un homme qui après avoir été défrayé par la République allait consacrer son argent au développement de l’emploi en France. Un fonctionnaire en moins, un entrepreneur en plus ! Le pays était en marche ! Formidable ! Mercredi, on apprenait qu'il était nommé au Conseil Economique et Social (CES), une promotion validée en conseil des ministres et accessoirement un beau fromage de la république. Quel symbole de l'entrepreneuriat ! Du vrai pantouflage, pour l'un des proches de notre Président ! Rappelons ici que les membres du CES sont rémunérés par la République pour un montant que seul un énarque peut calculer soit le tiers d'une indemnité parlementaire, frais de résidence compris, plus une « indemnité spéciale pour frais de représentation », soit au final plus de 5 000 euros nets mensuels * sortis de caisses supposées vides... C’est une jolie façon de doter l’entreprise du susnommé d’un fond de trésorerie histoire d’attendre les premiers clients. C’est l’esprit serein que l’entrepreneur Soubie peut se préparer à accueillir des clients qui ne manqueront pas d’accourir compte tenu du nombre d’obligés que le sus-nommé n’a probablement pas manqué de se créer durant les trois ans passés à l’Elysée Mais comme quand il y en a pour un, il y en a pour une soixantaine, version moderne de la multiplication des pains, Raymond Soubie n'est pas seul à rejoindre le CES. La « promotion » du 27 octobre comprend également nombre de proches du camp présidentiel ou diverses personnalités dont il s'agit sans doute de concilier les faveurs ou de récompenser, sur nos deniers, les services rendus.
- Pierre Charon, autre conseiller de Nicolas Sarkozy qu'on ne présente plus,
- la navigatrice Maud Fontenoy,
- le producteur Alain Terzian, proche de Sarkozy
- l'adjoint au maire de Vichy UMP Christian Corne,
- Jean-Marie Geveaux, ancien député UMP du Mans battu en 2007,
- Yves Urieta, ancien maire socialiste de Pau passé sarkozyste à la Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel,
- la présidente du mouvement patronal Ethic Sophie de Menthon,
- l'UMP Guillaume de Russé, président du Futuroscope,
- le sénateur UMP Jean-Claude Etienne, dont le mandat expire en septembre prochain,
- l'ex-épouse d'Eric Besson Sylvie Brunet,
- Claire Gibault, conseillère municipale UMP à Paris,
- Gisèle Ballaloud, conseillère municipale UMP d'Annecy,
- Nadia El Okki, 1ère adjointe UMP au maire de Saint-Martin-de-Valgognes,
- Guillaume de Russe, conseiller général UMP de Montmorillon,
- Hervé Marseille, maire-conseiller général NC de Meudon,
- Hugues Martin, 68 ans, ancien député-maire UMP de Bordeaux,
- Ange Santini, 51 ans, UMP, maire de Calvi, ancien président du conseil exécutif de Corse de 2004 à 2010.
Depuis des mois, le CES ne siège plus ( mais je suppose, car j’ai l’esprit mal tourné, que ses membres ont du être payé rubis sur l’ongle ) dans l'attente de 63 nominations, actées donc en conseil des ministres mercredi 27 octobre. Sur ces 63 nominations, Nicolas Sarkozy en a choisi ... 40.
Comme aurait pu le dire Hervé Morin notre brillant ministre des Armés : « C’est l’entreprise expliquée aux cons que cette histoire là »

* Art. premier. Les membres du Conseil économique et social reçoivent une rémunération égale au tiers de l'indemnité parlementaire telle qu'elle est définie par l'article premier de l'ordonnance du 13 décembre 1958 susvisée et comprenant également l’indemnité de résidence mentionnée à l’article 20 de la loi du 13 juillet 1983. A cette rémunération s’ajoute éventuellement le supplément familial de traitement, pour les conseillers ayant des enfants à charge et qui ne perçoivent pas celui-ci par ailleurs.»
Source : Décret n° 59-602 du 5 mai 1959 relatif à la rémunération et aux indemnités des membres du Conseil économique et social modifié par le décret n° 76-686 du 20 juillet 1976, le décret n° 80-827 du 15 octobre 1980, le décret n° 2001-158 du 19 février 2001 et le décret 2007-277 du 1er mars 2007

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