Petit rappel freudien pour nous tous qui ne sommes pas psy. Un lapsus est une erreur commise en parlant ( lapsus linguae ) ou en écrivant ( lapsus calami. J'en ai d'ailleurs fait un superbe ce matin ici même ) et qui consiste à substituer à un terme attendu un autre mot. Freud voit dans le lapsus l'émergence de désirs inconscients. Pour la théorie freudienne, le sentiment de honte ou de malaise qui peut survenir après un lapsus est significatif de ce que l'inconscient s'est manifesté en déjouant les barrières de notre censeur interne ou Surmoi. En général ce malaise est passager et l'humour permet de le surmonter sans problème. En effet nous ne sommes pas responsables de nos pensées, elles nous viennent de l'inconscient et si nous sommes responsables de nos paroles comme de nos actes, personne ne devrait en vouloir à quelqu'un d'avoir exprimé une pensée « involontaire ».
L’humour … Ah l’humour ! Et de rire quand Rachida nous parle de fellation au lieu d’inflation… Et de rire encore quand Brice évoque les empreintes génitales… Que voici des lapsus bien gaulois ! On s’y voit tous au commissariat la culotte sur les chevilles en train de se faire relever… Les empreintes ! Hein ? De la gaudriole que diantre ! De la gaudriole !
Mais quand Hervé Morin ( Bio de l'homme qui se voit à l'Elysée ) l’homme qui a, enfin qui croit avoir, un destin présidentiel ( vous voyez, moi aussi je peux faire de l’humour : Morin Président de la République, poilant non ? ) nous traite de cons ( la preuve par le son ) ( les Français moyens que nous sommes et qui ne semblent pas comprendre ce que nous fabriquons en Afghanistan ) est-ce vraiment ce qu’il est convenu d’appeler un lapsus ? N’est-ce pas plutôt une constante ? A savoir : devoir expliquer aux cons que nous sommes que gouverner la France ben c’est pas facile mon gars ! En effet il est difficile d’expliquer ( en vrac ) à des cons :
- les enjeux de la mondialisation ,
- les équilibres des régimes de retraite,
- les contraintes du système de santé,
- ce qu’est un conflit d’intérêt,
- pourquoi la contribuable la plus riche de France n’a pas subi de contrôle fiscal pendant 13 ans,
- ce que devrait être une vraie politique d’émigration et d’intégration,
- pourquoi ils devront voter pour vous aux prochaines élections….
- …
Très difficile….
Je rappellerai à notre ministre cette phrase du défunt humoriste Pierre Doris où il est question de tolérance : « Tolérance : c'est quand on connaît des cons et qu'on ne dit pas les noms…. »...
8 commentaires:
ce n'est pas un lapsus! Car c'est qu'il le pense!...
C'est le pire ministre de la défense depuis ?.... des siècles!. Au point que dans les armées, il est surnommé "le sinistre"...
La seule chose qui l'intéresse ce sont ses canassons, bien qu'il ne soit pas un "Cavalier"...
On peut lui dire "merci" pour ce qu'il s'est passé à Ushbin en Afstan...
Mais pour qui travaille -t-il donc réellement?
Mais comme beaucoup de sa trempe... Pou lui et pour lui seul...
Quant au fait qu'il n'est pas commis de lapsus, j'en suis le premier convaincu !
Je suis d'accord avec vous : ce n'est pas un lapsus. Il suffit d'écouter attentivement l'enregistrement pour s'en convaincre. La façon dont il bafouille après qu'il a prononcé le mot fatidique montre bien qu'il prend aussitôt conscience qu'il n'aurait pas dû dire cela. N'oublions pas que son interlocuteur avait bien posé sa question en parlant des "Français".
Ca nous est arrivé à tous de dire quelque chose que l'on regrette aussitôt. On cherche alors à rattraper le coup. Et généralement, on ne fait qu'aggraver son cas, en confirmant que ce qu'on avait dit correspondait bien à notre pensée.
Il aurait pu rapidement tousser pour faire croire qu'un malencontreux chat dans la gorge l'avait interrompu en plein milieu du mot "compatriote". Malheureusement pour lui, il n'a pas eu ce réflexe. Alors, il cherche laborieusement des mots de substitution qui puissent atténuer la violence de sa réponse initiale en laissant penser que cette saillie ne s'adressait pas aux Français, en général. A l'issu d'une longue hésitation, où l'on perçoit tout le trouble dans lequel il se trouve plongé, il ne trouve que "des hommes et des femmes". Pas très convaincant, pour essayer de faire croire qu'il ne parlait pas des Français dans leur ensemble ! Ca ressemble même à une confirmation de ce qu'on avait initialement compris !
Il faut tenir compte du contexte dans lequel des qualificatifs aussi incisifs sont utilisés pour désigner les Français. On se souvient du fameux "Les Français sont des veaux" attribué au Général de Gaulle. Les Français avaient alors bien compris qu'il s'agissait d'un propos de lassitude émanant de quelqu'un qui avait des exigences morales élevées. Exigences qu'il s'appliquait d'abord à lui-même. Force était de reconnaître, même chez ses opposants, qu'il avait, pour le moins, une haute idée de la France, de ses fonctions, et de ceux dont il fut amené à contrôler le destin.
Actuellement, rien de tel. Les Français ont de plus en plus le sentiment d'être méprisés par des élites dont le comportement apparaît lui-même souvent méprisable.
Je suis d'accord. J'ai hésité à rappeler cette phrase attribuée au Général de Gaulle. Effectivement, cette phrase n'avait, me semble-t-il que pour motivation l'exigence que cet homme avait pour son pays et donc pour le peuple qui l'avait porté au pouvoir.
Pour Morin, c'est totalement diffèrent. Il n'a exprimé là que sa pensée profonde... Si tant est qu'un individu qui a trahi ses convictions pour un ministère puisse avoir des pensées...profondes...
En matière de "vraie politique d'émigration", pensiez vous aux deux familles par jour qui quittent la France pour cause d'ISF ?
Je devinne qu'il s'agit aussi d'un lapsus involontaire et que vous aviez voulu dire "vraie politique d'immigration";
Bien à vous. Denys Renoult.
Eh pan sur le bec comme dirait le volatile enchaîné... On ne se relit jamais assez !!!
Cela dit, l'émigration mentionnée ci-dessus est au moins aussi lourde de conséquences économiques que l'immigration dont voulait parler Radio K.
Du point de vue sémantique, n'oublions pas qu'un immigré est aussi un émigré et réciproquement. C'est aussi un expatrié. Ce dernier terme, qui englobe les deux premiers, a le mérite de bien montrer qu'il s'agit d'une seule et même réalité : un déplacement géographique qui conduit à se mettre en dehors de sa patrie, avec toutes les implications que cela comporte.
Certains s'expatrient simplement pour fuir la misère, continuant d'ailleurs souvent à aider financièrement le reste de leur famille, restée au pays natal. D'autres s'expatrient pour fuir le régime fiscal de leur pays, c'est à dire par refus de ce que l'on peut appeler leur devoir financier. C'est en quelque sorte une désertion. Certains diront même une trahison. En tout cas, ça démontre clairement qu'ils préfèrent l'argent à leur patrie.
Qu'ils préfèrent l'argent à leur patrie ne me gêne pas vraiment. Mais au moins que ces gens-là ne se mêlent pas de nous donner des leçons de civisme. Les liens beaucoup trop étroits qui unissent certains d'entre eux à des hommes politiques français sont d'ailleurs éminemment regrettables.
Personnellement, par réalisme, je suis pour la suppression du bouclier fiscal et de l'ISF. N'empêche qu'avec cette histoire, il y a de quoi redonner vie au fameux concept de la lutte des classes.
PS J'espère que Radio Kerhostin ne m'en voudra pas d'être quelque peu sorti du sujet.
Que nenni, que nenni... D'autant que je ne retirerai pas grand chose voire rien de ce qui précède.
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